Vincent Peillon détaille la semaine de quatre jours et demi

Une semaine plus longue (retour à quatre jours et demi) et des journées plus courtes : les écoliers vont changer de rythme, au plus tard en 2014. Vincent Peillon, le ministre de l’Education nationale, dévoile en exclusivité dans l’édition Ouest-France de jeudi le contenu de sa réforme.

Vous présentez aujourd’hui, à Brest, le décret qui instaure, de nouveau, quatre jours et demi de classe, en maternelle et en primaire. Qu’attendez-vous de cette réforme ?

C’est une réforme très importante, dans l’intérêt des enfants. Car les élèves français ne travaillent que 144 jours par an. La moyenne est 187 dans l’Union européenne. Nos journées de classe sont surchargées : six heures actuellement. Personne ne considère que cela soit bon. Avec la réforme, le nombre d’heures de classe reste de 24 heures par semaine, mais elles sont réparties sur quatre jours et demi : le lundi, mardi, jeudi, vendredi toute la journée et le mercredi matin. Ou le samedi par dérogation. La journée moyenne ou normale est donc de cinq heures et quart.

Les parents s’interrogent : à quelle heure l’école va-t-elle commencer ? Et se terminer ?

Les parents ne doivent pas s’inquiéter. Les enfants ne seront pas mis dehors à 15 h 30. À cette heure-là, c’est le temps de classe au sens des apprentissages scolaires qui s’interrompra. Mais il n’y aura pas moins d’heures de présence dans l’école. Le reste, c’est du temps éducatif : des activités artistiques, sportives, de l’aide aux devoirs...

Qui décidera de ces activités ?

Un projet territorial d’éducation pourra être défini. Il associe les mairies, les conseils d’école, les associations et les administrations de l’État... Tous les partenaires seront impliqués. Les enfants finiront, en général, comme avant, à 16 h 30. L’accueil, le matin, restera le plus souvent sur la base générale de 8 h 30. La pause de midi doit être d’une heure et demi minimum. La responsabilité finale reviendra au directeur académique des services départementaux de l’Éducation nationale.

La réforme s’applique à la rentrée de septembre 2013, au plus tard à la rentrée 2014. Combien seront prêts dès la prochaine rentrée ?

Je souhaite qu’une majorité d’élèves soient aux quatre jours et demi à la rentrée. Certains sont déjà prêts. Le président de la République a souhaité qu’il y ait un fonds de 250 millions d’euros pour inciter ceux qui passent en 2013. Il y a un forfait de 50 € pour tous les élèves et un supplément de 40 € pour les communes les plus pauvres.

Les enseignants vont devoir venir travailler trente-six jours supplémentaires. Recevront-ils une compensation financière ?

Les enseignants doivent 24 heures devant des élèves, en classe, plus trois heures pour se former, se réunir et faire de l’aide individualisée... Soit 27 heures multipliées par trente-six semaines. La réforme n’augmente pas leur temps de travail. Et, dans le moment difficile que nous vivons, il serait compliqué d’augmenter les traitements. Par contre, nous améliorons les conditions de travail : nous allégeons la journée, nous créons des postes d’enseignants, une véritable formation professionnelle.

Nous pourrions reconnaître davantage certaines tâches comme la concertation avec le collège ou le travail en équipe qui sont très utiles pour la réussite des élèves et qui nécessitent des activités spécifiques supplémentaires.

La réforme des rythmes scolaires ne va pas, malheureusement, et à elle seule, sauver les élèves en grande difficulté ?

Non évidemment. Elle fait partie d’une réforme plus globale dont la grande priorité est bien l’école primaire. Elle est le parent pauvre de notre système éducatif. Nous y avons le taux d’encadrement des élèves le plus bas de l’OCDE. Les deux tiers des postes que nous créons, au-delà de la formation des enseignants, iront donc au primaire. 3 000 postes pour l’accueil de la petite enfance. 7 000 postes pour que nous ayons plus de maîtres que de classes, afin de favoriser le travail auprès des enfants ayant des difficultés.

Côté formation des enseignants, les nouvelles écoles supérieures ouvriront-elles vraiment à la rentrée 2013 ?

Oui et elles formeront à tous les métiers de l’éducation. Les discussions sur les concours et les cours dispensés doivent aboutir à la fin du mois. Cette remise en place d’une formation des enseignants, supprimée par le précédent gouvernement, est absolument nécessaire. Nous allons y mettre la quasi-totalité de nos moyens budgétaires de 2013 et de 2014.

Recueilli par Philippe SIMON et Bernard LE SOLLEU. Ouest France

mis en ligne le jeudi 10 janvier 2013
par 2013



  
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