La FCPE s’inquiète des diverses annonces remettant en cause la sectorisation scolaire et rappelle son refus de voir instaurer une concurrence scolaire hasardeuse et acharnée.
La sectorisation est un outil, son application dépend de la volonté politique des décideurs. A eux de ne pas céder aux pressions d’une minorité. Faute de volonté, ces règles n’ont en fait jamais été véritablement appliquées. Un peu facile ensuite de déplorer que certains établissements soient devenus des « ghettos » pour justifier a posteriori les pratiques de contournement.
Supprimer la sectorisation aurait immanquablement pour conséquence de créer une véritable désorganisation du système éducatif et du territoire. Comment les établissements, les collectivités territoriales et l’administration de l’Education nationale géreraient-il, en termes d’attribution de crédits et de postes notamment, les conséquences du libre choix par les familles de l’établissement de leurs enfants ? Sur quel critère tel élève serait accepté et tel autre refusé dans un établissement très demandé...
Que propose-t-on pour remédier aux raisons qui poussent les parents d’élèves à fuir l’établissement de leur secteur avant de renoncer à un système qui présente l’avantage de permettre la mixité sociale indispensable à la réussite de tous ? Sans sectorisation, il n’y aurait plus que des établissements ghettos où chacun resterait « entre soi ».
Assurer la réussite de tous les élèves passe par un véritable projet d’établissement qui repose sur une pédagogie adaptée et l’attribution de réels crédits supplémentaires aux établissements les plus en difficulté avant qu’ils ne soient désertés.
A quoi servirait de créer un service civique pour les jeunes adultes si l’on n’apprend pas aux enfants à vivre ensemble ? L’éducation mérite un véritable courage politique et non pas un renoncement.