Fuites et infections urinaires chez la fillette : les WC scolaires accusés

Fuites et infections urinaires chez la fillette : les WC scolaires accusés dimanche 8 mai 2005

Pour éviter que les enfants, notamment les fillettes, deviennent de futurs incontinents, il faut exiger des établissements scolaires des toilettes propres, insiste l’Association française d’urologie qui organise à partir de lundi la "3e semaine nationale de l’incontinence".

Pressées, gênées par le manque de propreté des toilettes à l’école, certaines fillettes ne vident ni assez souvent, ni complètement leur vessie, ce qui peut être à l’origine de fuites et d’infections urinaires entraînant douleurs, brûlures à la miction, envies fréquentes d’uriner, explique le Pr ,Michel Averous, chef du service d’urologie pédiatrique à l’Hôpital la Peyronie à Montpellier.

Pour les prévenir, il invite à apprendre aux fillettes "la bonne façon de faire pipi" : pour bien vider sa vessie, elle doit être détendue, assise sur le siège, les genoux non entravés par un vêtement, et relâcher son périnée, sans forcer.

En se retenant trop longtemps l’enfant risque aussi de ne plus savoir relâcher son sphincter le moment voulu, obligeant "la vessie à forcer contre cet obstacle", selon le Pr Averous. En malmenant leur vessie à l’école, les enfants risquent de "se préparer doucement à une future incontinence par impériosité", avec un besoin pressant incontrôlable, préviennent les spécialistes.

"Peu de parents le savent, encore moins les enseignants", regrettent-ils, en soulignant que "trop d’enfants sont obligés de se retenir d’uriner parce qu’ils n’ont pas le droit de sortir de classe ou parce que les toilettes sont sales". Le Pr Averous, qui reçoit chaque année un millier d’enfants souffrant de fuites ou d’infections urinaires récidivantes (cystites, ou plus graves des néphrites, lorsque le rein est touché), des fillettes neuf fois sur dix, invite à une prise de conscience.

La fillette a un canal urinaire très court, ce qui l’expose davantage au risque de fuite que le garçon, explique-t-il. Et l’état des WC handicape moins un garçon qui "peut toujours trouver un arbre ou un mur", dit-il. "Un enfant doit uriner au moins cinq à six fois par jour, en vidant complètement sa vessie, car une vessie qui se vide mal est sujette à infections", explique-t-il, évoquant également le risque de constipation. La solution est simple : il faut, selon lui, inscrire le pipi dans l’emploi du temps scolaire, prévoir des locaux adaptés et "non un fond de couloir où les mouches tournent en fin de journée".

Il insiste aussi sur le besoin d’intimité, y compris en maternelle où sont souvent installés des boxes sans porte ni rideau. C’est un problème de santé publique, ajoute-t-il, relevant que consultations médicales, analyses biologiques et antibiotiques coûtent cher.

Les parents d’élèves ont commencé à se mobiliser, notamment dans l’Hérault et à Paris où la FCPE avait lancé une enquête en 2003. Il en ressortait qu’un quart des enfants (sur 862 familles ayant répondu) avaient eu des problèmes urinaires ou intestinaux et que beaucoup refusaient d’utiliser les toilettes. Au rang des critiques : verroux défectueux, manque de papier, malpropreté, mauvaises odeurs, absence de surveillance...

Après concertation avec la mairie de Paris, un plan de rénovation des sanitaires est prévu en primaire et en maternelle, mais beaucoup reste à faire dans le secondaire, selon Sylvie Antonin (FCPE-Paris). Si les enseignants semblent peu informés, les infirmières scolaires sont conscientes des problèmes. Comme l’explique Brigitte Le Chevert, du syndicat SNICS-FSU, elles voient défiler à l’infirmerie des collégiens fuyant les "toilettes dégoûtantes" de l’établissement.

mis en ligne le lundi 9 mai 2005
par ML



  
BRÈVES

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