De nouvelles règles destinées à améliorer l’alimentation dans les cantines scolaires seront obligatoires à la "rentrée 2011", a annoncé mardi le ministre de l’Alimentation, Bruno Le Maire.
Les textes d’application des règles nutritionnelles seront rédigés "d’ici la fin de l’année 2010", a-t-il précisé. Il souhaite qu’elles puissent être appliquées dès le début de l’année 2011. "Le dispositif de sanctions sera applicable à la rentrée 2011", a-t-il ajouté.
Ce type de règles, qui régissent l’équilibre alimentaire, la composition des repas, le calibrage des produits, "n’existe dans aucun autre pays du monde", a-t-il insisté.
Ces règles, dont l’application est déjà recommandée depuis plusieurs années, mais qui, selon plusieurs enquêtes, ne sont effectives que dans moins de la moitié des cantines, définissent par exemple la fréquence d’apparition de tous les produits alimentaires, limitant les plus gras, les plus sucrés et favorisant les plus sains.
Ainsi, il est recommandé de ne pas servir de frites ou de poisson pané plus de 4 fois dans une série de 20 repas consécutifs, soit moins d’une fois par semaine, mais de proposer du poisson au moins 4 fois sur les 20 repas, des fruits et des légumes au moins un repas sur deux, et davantage de laitages riches en calcium.
Il s’agira de "règles strictes", passibles de sanction, mais les actuelles recommandations ne peuvent pas être transposées directement. Elles doivent être "adaptées pour être plus efficaces", reconnaît le ministre.
Le décret et l’arrêté nécessaire sont en cours de rédaction au ministère. Il s’agit de simplifier les dispositions existantes pour les rendre "plus lisibles, plus compréhensibles" pour les responsables des collectivités, selon le ministère.
Le ministre, qui présentait le programme national pour l’alimentation, a aussi annoncé la révision avant la fin de l’année du code des marchés publics qui limite la possibilité des circuits courts.
"Je trouve inacceptable qu’en Normandie, les pommes servies dans les cantines viennent du Chili et pas de Normandie", a-t-il martelé, tout en se disant conscient des problèmes réglementaires, des problèmes de coût que cela supposait.
Le programme national de l’alimentation s’inscrit dans une stratégie politique de long terme et doit être un nouveau "cap pour l’agriculture française et l’agriculture européenne", a expliqué M. Le Maire.
Il se décline en 85 actions concrètes.
Outre la mise en place de ces règles nutritionnelles, il propose d’améliorer l’étiquetage des produits, d’intégrer le patrimoine alimentaire et gastronomique aux journées européennes du patrimoine, ou encore favoriser le rapprochement entre les lycées hôteliers et les lycées agricoles.
Ce programme est "complémentaire" du Plan national nutrition santé (PNNS), qui nous recommande de manger moins gras, moins sucré moins salé et de consommer cinq fruits et légumes par jour.
Les chiffres sur l’obésité en France "s’améliorent", a souligné M. Le Maire. "En France, nous avons les moyens de gagner cette bataille" contre l’obésité, a-t-il souligné, en partie grâce au modèle alimentaire français qui met en avant le goût, la diversité, l’équilibre alimentaire.