Déclaration de la FCPE lors du Conseil Supérieur de l’Éducation du 1 juillet 2010

Déclaration de la FCPE lors du Conseil Supérieur de l’Éducation du 1 juillet 2010

La FCPE veut aujourd’hui, replacer le débat des mesures disciplinaires dans un contexte beaucoup plus large que celui des conseils de discipline ou des exclusions, qui est la gestion des incivilités et des violences causées ou subies dans l’École.

Et tout naturellement, dans un tel contexte, nous ne pouvons nous exonérer de reparler des états généraux de la sécurité scolaire, menés pourtant il n’y as si longtemps.

Le gouvernement et le ministère de l’Éducation nationale ne cessent d’alerter l’opinion publique sur l’ambiance délétère qui règnerait dans les établissements scolaires, mais la FCPE a posé et pose toujours légitimement deux questions :
-  la première : Quelle réalité aujourd’hui dans tous les établissements scolaires sur l’ensemble du territoire ?
-  la seconde : Quelles sont les sources de cette violence et comment les traiter ?

Les parents d’élèves FCPE refusent que cette médiatisation outrancière justifie des mesures sécuritaires au mépris de toute mesure éducative.

Personne ici ne peut ni ne doit justifier, excuser voire même instrumentaliser la violence dans les établissements scolaires mais bien au contraire d’en déterminer les facteurs pour créer les conditions préalables nécessaires à l’instauration d’un climat scolaire plus serein.

Il est indispensable de poser les problèmes de fond, ceux qui minent quotidiennement la scolarité de milliers d’élèves et qui font que nombre d’entres eux vont aujourd’hui à l’École à reculons ou la peur au ventre.

La FCPE tient à rappeler qu’elle fait le pari de l’éducabilité de tous les enfants. Aucune raison ne doit amener notre société à dire que tel ou tel enfant n’est pas ou plus éducable et qu’il doit donc être rejeté hors des murs de l’École !

Alors, venons-en au cœur de la discussion de ce jour, les décrets que vous nous proposez aujourd’hui ne vont pas dans le sens du progrès, c’est le moins que l’on puisse en dire, tout au moins dans le sens de la démocratie, du vivre ensemble et de l’Éducation.

La FCPE voit surtout dans ces textes une réponse à une commande politique, portée par le désir de « plaire » à un électorat en attente d’un discours fort et de mesures répressives, destinées à remettre dans le droit chemin ces récidivistes qui ne veulent pas comprendre ni accepter les règles !

Dans cette perspective, la FCPE ne peut que réaffirmer son rejet des mesures susceptibles de renforcer la stigmatisation, le règne de l’arbitraire et la défiance au détriment de la présence humaine, du dialogue et du sentiment de justice. La FCPE ne prône pas le laxisme, elle privilégie tout simplement l’éducation et la sanction lorsque celle-ci est éducative, expliquée, acceptée.

Aucune concertation, aucun travail commun au sein de la communauté éducative ni même avec le conseil scientifique des états généraux de la sécurité à l’École n’a présidé à l’élaboration de ces textes, ! Dommage, cela aurait sans doute permis une réflexion plus avancée aboutissant à un consensus large.

La FCPE ne peut accepter que la légitimité des parents d’élèves, membres de la communauté éducative au sein des établissements soit encore une fois bafouée dans ces textes.

En effet, à aucun moment nous ne trouvons le mot « parents » dans ces textes et la composition de la commission de vie scolaire élude soigneusement la place des « usagers » que sont les représentants des parents d’élèves et ceux des élèves eux-mêmes. C’est inacceptable !

La FCPE s’inquiète que le chef d’établissement soit seul devant le sentiment d’arbitraire, quand dans le même temps on lui retire toute marge de manœuvre lui permettant d’adapter les sanctions aux élèves de son établissement. Il nous semble nécessaire, que dans le cadre de l’autonomie des établissements, il puisse avec la communauté éducative déterminer des mesures adaptées.

L’échelle des sanctions et l’automaticité de la tenue des conseils de discipline qui deviendront de fait des chambres d’enregistrement d’exclusion définitive nous inquiètent.

D’autre part, la FCPE reconnait que les personnels des établissements doivent être protégés, mais regrette que nulle part la protection des élèves ne soit évoquée. Nous savons tous qu’hélas, des violences peuvent être commises à l’encontre des adultes tout comme à celle des élèves. Ce fait doit être reconnu !

Tout comme doit être précisé le sens véritable donné à violence verbale. Est-il vraiment le même dans un établissement de zone sensible que dans un lycée chic de centre ville (pour parler crûment !) ?

C’est pourquoi il nous semble indispensable que ces textes reconnaissent l’autonomie des établissements.

Nous nous félicitons de voir apparaitre officiellement les mesures d’utilité collective dans les textes, mais si elles doivent être considérées comme des sanctions, du coup l’intention qui était intéressante devient caduque. Ces mesures ne peuvent être qu’une alternative à la sanction, qui permettent d’alerter le jeune et sa famille sur des dérives qui doivent être rapidement corrigées. Pour prendre tout leur sens, elles doivent être effectuées au sein des établissements, encadrées et animées par des membres de la communauté éducative, sur le temps scolaire.

C’est à ce prix que le système éducatif joue pleinement son rôle d’accompagnement, de prévention, d’alerte et peut espérer ainsi diminuer sensiblement le nombre de conseils de discipline dont nous savons à quel point ils sont trop souvent stériles en matière d’éducation, car trop souvent chambre d’enregistrement de mesures d’exclusion définitive, rôle qui sortira renforcé par ces nouveaux décrets !

La FCPE a demandé lors de la CSL, la suppression des de l’ordre du jour ces textes concernant la discipline dans les établissements. Pas plus que nos partenaires, nous n’avons été entendus, le ministère n’ayant manifestement pas la volonté de répondre à cette demande. Dommage, davantage de concertation nous aurait peut-être permis d’avancer vers un consensus plus large dans l’intérêt des élèves et de la communauté éducative.

C’est pourquoi la FCPE et l’UNL déposeront aujourd’hui de nombreux amendements sur ces projets de décret.

La FCPE demande que la priorité soit redonnée à l’École publique, l’école de la république afin que la réussite de tous les enfants ne soit plus une formule, mais une réalité pour tous les élèves de ce pays !

Monsieur le ministre, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

La FCPE, les parents d’élèves ont du mal à croire en vos engagements, lorsque chaque jour qui passe leur prouve votre incapacité à les tenir !

Vous devez dès demain, redonner la priorité à l’Éducation et le ministre des finances doit aller chercher ailleurs que dans l’École de quoi combler les déficits nationaux. En cherchant bien, nous sommes persuadés qu’il devrait trouver facilement ! Quelques pistes ont été évoquées ces derniers jours !

A son tour, la FCPE s’engage à être attentive, tous les jours sur le terrain de l’Éducation, dans les écoles, les collèges et les lycées aux signes forts qui lui prouveront votre volonté de faire de notre École une école centrée sur les enfants et ouverte sur le monde, une école qui permettra enfin à tous, de grandir et d’apprendre en toute sérénité dans tous les établissements scolaires.

Dans six mois, nous seront présents pour faire le bilan annoncé des mesures décidées pendant les états généraux de la sécurité.

Et vous pouvez compter sur nous, la FCPE respectera ses engagements !

mis en ligne le vendredi 2 juillet 2010
par ML



  
BRÈVES

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