"Rien ne justifie que les Polonais ou les Allemands aient rattrapé, puis dépassé les Français, rien sauf leur gestion différente du système éducatif. Il n’y a pas de fatalité française, il y a en revanche une mauvaise organisation de l’école". Dans la bouche du Premier président de la Cour des Comptes, ces mots devraient peser lourdement sur l’avenir de l’Ecole dans les jours à venir.
Mercredi 12 mai, la Cour des Comptes, par la bouche de son Premier président, Didier Migaud, publiait son rapport d’expertise du système éducatif français. Fruit de 3 années de travail, il a emmené l’équipe de Jean Picq, président de la 3ème Chambre, dans 6 académies (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Orléans-Tours, Aix-Marseille, Montpellier, Paris). Des experts, des syndicats, en nombre limité, ont été entendus.
Vivement critiqué, le ministère de l’éducation nationale juge le rapport de la Cour excessif. "Ce rapport dresse un constat dont nous partageons à grands traits les principaux éléments. Mais il fait trop peu de cas des réformes que nous avons engagées depuis cinq ans et qui, en grande partie, répondent à ses préconisations", déclare le ministère. "Les développements sur le manque d’autonomie des établissements et sur l’insuffisance de l’approche pluridisciplinaire ignorent largement les réformes structurelles en cours et l’évolution des pratiques au sein des Etablissements publics locaux d’enseignement", ajoute-il. "La rénovation de la voie professionnelle et la réforme du lycée général et technologique ont notamment conduit à un renforcement substantiel de l’autonomie et de la responsabilité des établissements dans l’utilisation des moyens qui leur sont délégués". Le ministère estime que l’allocation des moyens est déjà tres différenciée selon les établissements. Mais il n’apporte pas de réponses aux critiques portant sur le financement insuffisant du primaire et de l’éducation prioritaire.