Semaine de 5 jours, le retour

Semaine de 5 jours, le retour La classe le mercredi matin ? Le ministère de l’Education n’y est pas opposé.

La semaine de quatre jours, installée avec la suppression du samedi matin travaillé à l’école primaire à la rentrée 2008, n’a décidément plus la cote.

En théorie en tout cas. Le ministère vient de mettre cette organisation en question, dans sa circulaire de rentrée, envoyée à cette saison dans les rectorats.

Les inspecteurs d’académie sont ouvertement priés de soutenir et accompagner « les projets d’école qui prendront explicitement en compte l’aménagement du temps scolaire pour en améliorer l’efficience, dans le respect des rythmes de l’enfant, semaine de neuf demi-journées, horaires décalés... » détaille la circulaire. « On a constaté que la pente naturelle pour la plupart des écoles avait été d’organiser la classe sur quatre jours, soit huit demi-journées, et, sans diaboliser cette organisation, on a souhaité rappeler que ce n’est pas forcément normal, ni la règle absolue », explique le directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Michel Blanquer.

95 % des écoles sur quatre jours.

Attaqué par les chronobiologistes lorsqu’il a supprimé les cours le samedi, Xavier Darcos, alors ministre de l’Education, a toujours botté en touche en disant qu’il n’obligeait personne à concentrer la classe sur quatre jours, et laissait chaque conseil d’école (où siègent parents, enseignants, représentant de la mairie et de l’inspection) libre d’en décider. Sauf que, dans les faits, seules les villes qui s’étaient précédemment organisées sur un rythme de classe hebdomadaire à cinq jours (avec des vacances d’été plus courtes) y sont restées : aujourd’hui, 95 % des écoles ne travaillent que quatre jours.

Les élèves sont fatigués.

Si la majorité des familles, dans les sondages, dit apprécier la grasse matinée du samedi, les deux fédérations de parents d’élèves, PEEP, et surtout FCPE, déplorent que l’école se calque sur les envies des adultes, en ignorant le rythme biologique des enfants.

En 2009, l’inspection générale de l’Education nationale a aussi tiré la sonnette d’alarme : les élèves sont fatigués ! A l’usage, les profs ont constaté qu’ils traînaient encore plus la patte. Leur cadence est plus dense avec un programme plus lourd en vingt-quatre heures de cours et pour certains deux heures de soutien. L’attaque ultime est venue fin janvier de l’Académie de médecine qui a consacré un rapport à dénoncer les effets néfastes sur la santé des enfants de rythmes scolaires aberrants : journées trop longues, vacances mal réparties, semaines hachées...

Des mercredis travaillés ? Pas sûr.

Même si la FCPE et la PEEP ne peuvent qu’applaudir cette ouverture ministérielle, le Syndicat national des écoles (classé à droite) hurle contre la manie de « détricoter sans cesse pour des raisons idéologiques, sous la pression d’une fédération de parents, ce qu’on vient à peine de tricoter ». Mais surtout, sur le terrain, la décision appartient toujours aux seuls conseils d’école. Et dans les villes qui étaient partantes pour tout revoir et organiser des semaines avec mercredis matin travaillés, comme Grenoble l’an dernier, peu d’écoles ont opté pour, butant sur les organisations de chacun, parents et profs.

On ne pourra simplement plus en rejeter la faute... sur le ministère de l’Education.

Le Parisien

mis en ligne le mercredi 24 mars 2010
par ML



  
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