Réforme du lycée : point d’étape

Xavier Darcos a présenté à la presse le 21 octobre 2008 un point d’étape sur la réforme du lycée. Dès la rentrée 2009, une nouvelle organisation du temps scolaire s’appliquera à la classe de seconde. L’année scolaire sera articulée en deux semestres au lieu de trois. 4 conseils de classe permettront de faire le point sur les difficultés et l’orientation des élèves. Les enseignements de la nouvelle seconde seront organisés en modules : 21 heures d’enseignements généraux de tronc commun, 6 heures d’enseignements complémentaires et 3 heures d’accompagnement personnalisé. « Ce principe d’organisation en modules sera également au cœur de l’organisation des classes de première et de terminale à laquelle nous allons continuer de travailler » a déclaré le ministre.

Seul le prononcé fait foi,

Avant de commencer ce point d’étape sur la réforme du lycée, je voudrais mettre fin à une idée reçue qui hante depuis trop longtemps les salles de presse, les discours des observateurs et les conversations de nos concitoyens. On présente trop souvent, en effet, la réforme de l’Éducation nationale comme un parcours initiatique semé d’embûches. Dans cette vision épique de l’activité ministérielle, la réforme du lycée est attendue comme l’épreuve ultime, celle qui réserve aux ministres trop téméraires les périls les plus abominables. Toute politique a sa part de mythe et l’Éducation nationale n’en manque pas. Le lycée, lui-même, a une force symbolique qui a beaucoup contribué à l’essor de l’idéal républicain. Le rôle d’un ministre n’est ni de briser ces symboles, ni de les confondre avec la réalité, mais de les remettre au service des Français. C’est pourquoi je vous propose que nous laissions Sisyphe à son rocher et le Minotaure à son labyrinthe, et que nous parlions sans détour des enjeux de la réforme du lycée que je vous présente ce matin.

Je veux d’abord répondre à une interrogation qui revient très souvent lorsqu’on évoque la réforme du lycée. Pourquoi réformer le lycée, alors même qu’il a permis à des millions de Français d’accéder au baccalauréat et aux études supérieures ? En quoi a-t-il particulièrement démérité ? Et que peut-on espérer de mieux d’un niveau d’enseignement qui a déjà fait beaucoup pour la démocratisation du savoir ? Ces questions expriment le lien très fort qui unit les Français à leur lycée, et je partage d’autant plus cet attachement que j’ai consacré au lycée une large partie de ma carrière professionnelle. Je sais la qualité de ses professeurs et la formidable vivacité de ses élèves. Je sais aussi qu’il représente, pour les parents, un moment crucial où se décide l’orientation de leurs enfants, une orientation pour laquelle ils ont formé bien des espoirs au cours des années qui précèdent. Les Français sont fiers de leur lycée, et ils ont raison de l’être. Aucun autre secteur du système éducatif ne s’est autant transformé au cours des dernières décennies pour permettre de réaliser l’idéal républicain de la démocratisation du savoir.

Pendant près d’un siècle et demi, le lycée est resté l’apanage des classes les plus favorisées de notre société, qui s’en réservaient l’accès. Puis, en quelques décennies, le lycée a opéré un bouleversement qui lui a permis d’accueillir des populations d’élèves toujours plus nombreuses, toujours plus diverses, pour leur permettre d’accéder au baccalauréat. Cette démocratisation ne doit rien au hasard. Création de la filière économique et sociale, création des séries technologiques, création des lycées professionnels, refonte des filières : le lycée a su s’adapter en permanence pour répondre aux évolutions de la société, sans rien sacrifier de son niveau d’exigence. Si les Français apprécient autant leur lycée, c’est parce qu’il s’est mis progressivement à leur rythme et au service de leurs ambitions.

C’est pourquoi je ne partage pas le sentiment de ceux qui croient qu’on rend service au lycée en le figeant dans son organisation actuelle. Réclamer le statu quo pour le lycée, c’est chercher à briser ce qui fait la force de son lien avec les Français. C’est le rendre sourd aux attentes de la société.

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mis en ligne le mardi 21 octobre 2008
par ML



  
BRÈVES

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