Darcos très attentif à la contestation qui s’amplifie

Education nationale : Darcos très attentif à la contestation qui s’amplifie

Les suppressions de postes prévues au budget 2008 continuent de faire grincer des dents. Plusieurs milliers de lycéens ont défilé hier pour la quatrième fois en deux semaines. Les lycéens vont-ils, paradoxalement, sauver la mise à Xavier Darcos ? Tandis que le ministre de l’Education nationale bataille pour sauver son budget 2009, plusieurs milliers de jeunes sont à nouveau descendus dans la rue, hier, pour protester contre les 11.200 suppressions de postes déjà prévues à la prochaine rentrée. Ils étaient 15.000 - selon les organisateurs - et 6.700 - selon la police - à défiler à Paris à l’appel de leurs syndicats, l’UNL et la FIDL, dans une ambiance tendue. Le mouvement, jusqu’ici très francilien, a commencé à faire un peu tache d’huile en province : des manifestations ont eu lieu à Tourcoing, Grenoble, Blois, Montpellier, et les organisations ont décompté une centaine d’établissements bloqués. L’avenir paraît encore incertain, car le calendrier scolaire (les vacances de printemps débutent demain soir) joue en leur défaveur.

« Ne pas se faire d’illusions » Mais le gouvernement, qui sait d’expérience combien les mouvements de jeunesse sont imprévisibles et incontrôlables, l’observe à la loupe. Cela influencera-t-il son choix lors des prochains arbitrages budgétaires ? Sauf changement de dernière minute, l’Education nationale ne devrait pas être vraiment concernée, aujourd’hui, par les réformes de structure annoncées lors du conseil de modernisation des politiques publiques. En revanche, le ministère, premier employeur de l’Etat, est touché par la perspective des 35.000 suppressions de postes de fonctionnaires en 2009. Ces derniers jours, le chiffre de 16.000 postes en moins à l’Education nationale a circulé. Au final, la Rue de Grenelle, qui devrait voir partir 35.000 agents l’an prochain, pourrait encore déroger à la règle générale du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

« Je n’en sais rien, mais il ne faut pas se faire d’illusions », a prudemment indiqué, hier, Xavier Darcos sur France Culture, conscient d’avancer en terrain miné, vu le climat dans les établissements.

« Inévitable » réforme De fait, le défi est de taille. Après cinq années de rationalisation, le « mammouth » ne peut espérer encore longtemps faire des économies substantielles sans toucher à son fonctionnement. « Nous sommes sur l’os », répètent les syndicats d’enseignants. Quelques marges de manoeuvre existent, notamment chez les non-enseignants (inspections d’académie...), mais elles sont minces. Chez les professeurs, le ministère a réussi à maintenir son offre éducative presque intacte en 2008 par le jeu des heures supplémentaires, mais il ne peut escompter amplifier indéfiniment le système. « Le ministère peut essayer de faire un peu de gestion cette année encore, mais pour remplir les objectifs de Bercy le passage par la réforme paraît inévitable », résume un observateur.

Celle des lycées aurait l’avantage de faire coup double : non seulement Xavier Darcos la juge pédagogiquement indispensable, au vu des déséquilibres entre les filières, mais elle est aussi source d’économie, puisqu’une heure de cours « vaut » 3.000 postes. En revanche, elle est politiquement risquée, tant - et François Fillon le sait - le baccalauréat est un symbole fort auprès des lycéens comme de l’opinion publique. Après avoir temporisé, Xavier Darcos n’a eu de cesse, ces derniers jours, de tendre la main aux lycéens et de tenter de les rassurer sur ses intentions.

LAURENCE ALBERT LES ECHOS

mis en ligne le lundi 7 avril 2008
par ML



  
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