Baccalauréat professionnel
site snpi fsu
28-11-2007 Baccalauréat professionnel : 2 + 2 = 3 ?
Le Ministre de l’Education nationale a annoncé une forte évolution de la voie professionnelle en proposant de généraliser la possibilité d’obtenir un baccalauréat professionnel en trois ans après la troisième, dans une volonté d’afficher une égale dignité pour les voies générale, technologique et professionnelle.
L’annonce a été faite aux recteurs, fin octobre 2007, de la décision de remplacer, dès la rentrée 2008, un nombre conséquent de sections de BEP par des sections de baccalauréats professionnels, cela qui a entraîné, dans l’urgence, un intense travail de réorganisation des structures pédagogiques. Plusieurs constats peuvent déjà être faits, quelques dérives apparaissent, des interrogations se font jour.
Image
Les constats liés au cahier des charges :
* le « bac pro 3 ans » ne serait pas la généralisation de l’expérimentation menée à la demande de l’UIMM ; * le cycle de 3 ans serait constitué d’une année de Seconde suivi de deux années de préparation au bac pro ; * des sections de CAP seraient à mettre en place en complément pour les élèves ne s’engageant pas sur la préparation d’un bac pro
Des dérives apparaissent :
* les traductions académiques mettent en avant des priorités et des justifications diverses ; * les chefs d’établissement sont parfois conduits à produire rapidement des propositions, ils sont parfois tenus à l’écart ; * les inspecteurs sont parfois impliqués, parfois peu sollicités ; * faute d’informations précises, les inspecteurs sont mis en situation difficile lorsqu’ils sont interpellés par les chefs d’établissement ou les enseignants
Les interrogations sont nombreuses :
* quel contenu sera donné à la classe de Seconde ? Sera-t-il très large, couvrira-t-il plusieurs champs professionnels ou un seul ? * que peut-on envisager pour les « décrocheurs » du bac pro ? * les spécificités des différents secteurs professionnels seront-elles prises en compte selon qu’ils proposent des emplois au niveau V ou non ? * quelle pourrait être l’éventuelle certification intermédiaire ? * comment amorcer une dynamique nouvelle sur l’organisation pédagogique si toutes les sections d’une même spécialité n’entrent pas simultanément dans le nouveau dispositif ?
* n’y a-t-il pas un risque de donner à penser que les formations au lycée professionnel soient moins réalistes, moins professionnelles ?
* ne prend-on pas le risque de voir la voie professionnelle se scinder encore plus fortement entre statut scolaire et statut d’apprenti ?
* ne peut-on craindre que la voie professionnelle sous statut scolaire connaisse le même sort que la voie technologique dans les années 70 avec une orientation renforcée vers la poursuite d’études ?
Pour le SNPI-fsu, les évolutions à envisager sur la voie professionnelle doivent à coup sûr viser une amélioration de la formation personnelle et professionnelle des jeunes en répondant à leurs aspirations et aux besoins de la nation. Mais ses évolutions doivent être structurées, les objectifs clarifiés et leurs impacts évalués ; elles doivent nécessairement associer les personnels qui les mettront en œuvre. L’expertise des personnels d’inspection a ici un champ d’application évident.
La CAN du SNPI-fsu Le 28 novembre 2007