Dépistage et prévention chez l’enfant et l’adolescent
Synthèse En introduction de la synthèse, le groupe d’experts souhaite rappeler qu’au sein des spécialités médicales, la psychiatrie se distingue par certaines caractéristiques. Dans la pratique clinique, l’évaluation des troubles psychiatriques est empreinte de plus de subjectivité que l’évaluation d’autres troubles qui peut être validée par un dosage biologique ou la mesure d’un marqueur fonctionnel (pression artérielle, par exemple).
Les définitions des troubles mentaux et les critères qui les délimitent sont essentiellement fondés sur l’accord d’une communauté de spécialistes. Les classifications qui ont été élaborées, tels le diagnostic DSM-IV et la CIM-10, ont été plusieurs fois remaniées au fil de l’évolution des connaissances. Les troubles mentaux, mêmes définis aujourd’hui sur la base de critères internationalement reconnus, restent hétérogènes dans leur nature étiopathogénique.
C’est pourquoi le terme de maladie qui sous-entend généralement un mécanisme étiologique établi ne sera pas utilisé. Par ailleurs, l’approche catégorielle de ces classifications ne rend pas toujours compte du continuum de cas intermédiaires, à la symptomatologie incomplète ou atypique. L’analyse des données de la littérature internationale met en lumière de multiples facteurs susceptibles d’intervenir dans la survenue des troubles mentaux. Il est toutefois nécessaire de rester prudent quant à l’établissement de liens de causalité, beaucoup de ces facteurs pouvant être aussi bien causes que conséquences du trouble considéré, ou ne lui être qu’indirectement reliés.
Enfin, la question des interactions entre l’environnement, y compris relationnel et affectif, et les facteurs de prédisposition génétique est au coeur du débat. Cette expertise s’est ainsi attachée à replacer ces données dans le contexte des avancées scientifiques récentes qui ouvrent des perspectives prometteuses pour la compréhension des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent.