"Toujours valoriser et encourager l’enfant"

"Toujours valoriser et encourager l’enfant"

Propos recueillis par M. B-C. Le Figaro Publié le 07 septembre 2007

Le Pr Philippe Mazet est psychiatre pour enfants et adolescents à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Le Figaro Magazine
-  Pourquoi un enfant peut-il être en échec scolaire ?

Pr Philippe Mazet
-  L’échec scolaire recouvre une grande diversité de situations. Il peut avoir une origine pédagogique, comme par exemple une difficulté de l’école à s’adapter à la situation de l’enfant, un rythme de vie scolaire trop soutenu, des changements d’établissements... Il peut aussi provenir d’une trop forte pression sociale, de ce culte de la réussite qui pèse autant sur les enfants que sur les parents. Ils sont souvent mis dans l’obligation d’obtenir de bons résultats. La réussite est valorisée, l’échec dévalorisé. Et puis, il y a des causes plus « médicales », des troubles spécifiques de l’apprentissage, comme le retard de langage, les troubles de l’écrit (dyslexie, dysorthographie), du développement moteur (dyspraxie), sans omettre les troubles de l’attention, l’hyperactivité... Et le cercle est vicieux.

Les difficultés que rencontre l’enfant ont souvent des répercussions psychologiques. Il perd confiance en lui, souffre d’un sentiment d’échec, ce qui peut déboucher parfois sur une dépression ou même une phobie de l’école.

Comment détecter ces difficultés ?

D’abord par l’observation de son enfant. Comment se comporte-t-il face à l’école ? Est-il découragé, désinvesti ? S’ennuie-t-il ? Les répétitions de mauvaises notes sont aussi des signes notables.

Il faut tenir compte également de la durée des difficultés. Elles peuvent être provisoires, parce que liées à un événement mal vécu par l’enfant - comme une séparation des parents, un déménagement... -, ou durables. Si l’échec perdure, il faut alors rechercher des causes médicales. Et consulter des professionnels, psychologues, orthophonistes qui sauront, à l’aide de tests, diagnostiquer précisément les troubles. Dans tous les cas, il y a urgence à réagir au plus tôt pour éviter que les problèmes s’aggravent et s’enkystent.

Que faut-il faire concrètement ?

D’abord, il faut être à l’écoute de son enfant, repérer ses problèmes, lui permettre de les exprimer.

Il est impératif de lui montrer que l’on est pleinement conscient que c’est ardu pour lui. Il doit se sentir compris et soutenu dans ses difficultés. Et toujours le valoriser, l’encourager. C’est tout ce travail de mise en confiance qui lui permettra de réinvestir et de réussir son apprentissage scolaire. Souvent, l’échec scolaire provient d’une démission, qui découle elle-même d’un manque de confiance en soi. Et puis, selon les cas et les troubles, il faut bien sûr recourir à des aménagements pédagogiques, à des aides psychologiques, orthophoniques, à des rééducations spécialisées... Ce suivi peut se faire dans la durée, mais parfois quelques consultations suffisent pour que l’enfant reprenne pied et se réconcilie avec l’école.

mis en ligne le dimanche 9 septembre 2007
par ML



  
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