Plus de sport, du soutien scolaire et des "grilles" pédagogiques : ce qui change à la rentrée

Plus de sport, du soutien scolaire et des "grilles" pédagogiques : ce qui change à la rentrée

lundi 3 septembre 2007

La majorité des douze millions d’élèves scolarisés de la maternelle à la terminale, notamment ceux des lycées et collèges, reprend le chemin des classes mardi 4 septembre, la "prérentrée" des enseignants étant fixée au lundi 3 septembre. Mais les deux millions d’écoliers qui observent la semaine de quatre jours ont déjà repris l’école au cours de la deuxième quinzaine d’août et, à Paris, la rentrée du primaire a lieu le lundi. Depuis la conférence de presse de rentrée du ministre de l’éducation, Xavier Darcos, tenue mercredi 29 août, deux sujets ont occupé le devant de la scène : le prochain lancement de la concertation sur la revalorisation de la condition enseignante, sous l’égide d’un comité auquel Michel Rocard, ancien premier ministre socialiste, a accepté de participer, et la décision des syndicats d’enseignants d’"interpeller" le président de la République au sujet des 11 200 suppressions de postes prévues à la rentrée 2008.

M. Darcos a présenté de manière exhaustive les nouveautés de cette rentrée et l’ensemble de ses projets en se référant constamment au "projet présidentiel dans l’éducation nationale". En mettant de côté les annonces déjà faites et les projets engagés, comme l’amorce de suppression de la carte scolaire ou le renforcement de la scolarisation des handicapés, deux nouveautés concrètes émergent : la mise en place des "études dirigées", rebaptisées "accompagnement éducatif", au bénéfice des 20 % de collégiens de l’éducation prioritaire et l’annonce d’une heure de sport supplémentaire dans le primaire.

"L’école après les cours". A la rentrée des vacances de la Toussaint, un "accompagnement éducatif" sera proposé aux élèves dans les 1 119 collèges de l’éducation prioritaire, représentant 20 % des collégiens. Ce dispositif, qui sera étendu à l’ensemble des collèges à la rentrée 2008, puis à l’ensemble des établissements scolaires, écoles comprises, d’ici à 2011, instaure une période de deux heures, quatre jours par semaine, durant laquelle les élèves pourront, "selon leurs besoins" bénéficier d’études surveillées et dirigées, pratiquer une activité sportive, artistique ou culturelle. Les activités proposées, définies par les équipes pédagogiques des collèges, "seront réalisées sous la conduite d’enseignants volontaires" rémunérés en heures supplémentaires, avec le concours d’assistants d’éducation, d’étudiants volontaires ou de partenaires extérieurs, collectivités territoriales ou associations.

Renforcer la place du sport, des arts et de la culture. Le ministre a annoncé sa décision d’inscrire dans les programmes du primaire une heure de sport supplémentaire, qui devrait être appliquée dès cette année, portant ainsi à quatre heures l’horaire hebdomadaire de sport des écoliers. Le temps effectif consacré à la pratique sportive étant en moyenne inférieur d’une heure à celui prévu par les textes, il veut "rendre aux élèves cette heure qui leur est due".

Il a indiqué que dans les lycées et collèges, l’offre sportive "sera développée dans le cadre de l’accompagnement éducatif et du sport scolaire et au travers de partenariats avec les acteurs locaux du monde sportif". Ces annonces inquiètent les professeurs d’éducation physique et sportive, qui soulignent que "le sport à l’école, ce n’est pas juste organiser un foot dans la cour", mais une éducation à la "maîtrise du corps".

Priorité aux "fondamentaux". L’adaptation des programmes au "socle des connaissances et des compétences fondamentales", réalisée depuis avril 2007 pour l’école primaire, sera poursuivie pour les collèges, dont les programmes sont en cours de réécriture. Des "grilles de références" pour évaluer les acquis des élèves "seront mises à la disposition des enseignants à titre expérimental" en CE1, CM2, 6e et 3e.

Par ailleurs, dans une interview au Parisien du 3 septembre, M. Darcos, a envisagé d’expérimenter dès 2008 l’organisation d’épreuves du baccalauréat dans des universités ou des gymnases afin que le mois de juin soit travaillé en entier dans les établissements. Il a également avancé l’idée de supprimer les cours le samedi matin dans les écoles, qui resteraient néanmoins ouvertes pour des activités sportives ou d’éveil.

Le Monde du 4 septembre 2007

mis en ligne le mardi 4 septembre 2007
par ML



  
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