La note de vie scolaire reste contestée dans les collèges

La note de vie scolaire reste contestée dans les collèges

LE MONDE | 14.05.07 | 14h48 • Mis à jour le 14.05.07 | 14h48

Destinée à évaluer le comportement général des collégiens, la nouvelle "note de vie scolaire" attribuée à chaque élève depuis la rentrée 2006 est élevée, voire très élevée. "Dans une immense majorité des situations, cette note se situe au-delà de 15 sur 20, précise un rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale de février. Dans plusieurs départements, 85 % des élèves ont 17 ou plus." Cette notation - attribuée par le chef d’établissement sur proposition du professeur principal - prend en compte l’assiduité des élèves et leur respect du règlement intérieur (pour 10 points chacun). Des points supplémentaires peuvent être attribués pour récompenser l’engagement des élèves.

Or nombreux sont ceux qui doutent que ces notes, qui contribuent à relever la moyenne trimestrielle, aient un effet positif sur le comportement des élèves. "Chez des professeurs contrariés, voire choqués par les notes de 19 ou 20 portées sur les bulletins trimestriels, le trouble est réel", admet le rapport de l’inspection générale. En donnant une très bonne note, ne risque-t-on pas de dévaloriser l’autorité des maîtres et d’obtenir l’inverse du résultat souhaité, s’interrogent les enseignants.

Sur le terrain, les chefs d’établissement sont dubitatifs. "Pour les élèves les plus en difficulté, l’instauration de cette note n’a rien changé", estime Catherine Petitot, secrétaire générale adjointe du SNPDEN (le syndicat majoritaire chez les chefs d’établissement). "Cela a peut-être joué à la marge pour certains élèves tangents, considère Yves Boglino, principal d’un collège à Sevran (Seine-Saint-Denis). Mais pas pour les enfants qui ont des problèmes sociaux et psychologiques profonds."

Les parents, eux, oscillent entre satisfaction et scepticisme. "Si l’on faisait un sondage, ils seraient sûrement majoritairement satisfaits puisque dans la plupart des cas les notes sont bonnes", assure Anne Kerkhove, présidente de la PEEP, la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public. Mais, comme son homologue de la FCPE (la Fédération des conseils de parents d’élèves), Farid Hamana, elle s’inquiète "de l’extrême hétérogénéité" des barèmes de notation "alors que la note compte pour le brevet".

Dans ce collège versaillais, il en coûtera ainsi 1 point à l’élève pour un retard injustifié, tandis que dans cet établissement parisien, il faudra deux à quatre retards pour le même résultat. "Des délégués de parents m’ont rapporté que, dans plusieurs collèges, tous les élèves d’une même classe se sont vu attribuer la même note", assure Mme Kerkhove. Dans d’autres, "les professeurs ont donné comme note de vie scolaire la moyenne générale de l’élève", assure Catherine Gourbier, conseillère principale d’éducation (CPE) dans un collège de Saint-Mandé (Val-de-Marne) et syndiquée au SNES. "Le jour où une note de vie scolaire empêchera un élève d’obtenir son brevet, les parents risquent d’aller devant le tribunal administratif", craint Michel Richard, secrétaire national du SNPDEN.

Les chefs d’établissement ont tenté de vaincre les réticences des enseignants et des CPE. "Les professeurs m’ont demandé de revoir le barème de notation pour le troisième trimestre car ils considèrent que l’éventail des notes de vie scolaire, dans l’ensemble élevées, n’est pas conforme à celui de l’évaluation des connaissances", poursuit M. Richard, aussi principal du collège Jean-Philippe-Rameau de Versailles (Yvelines).

Le collège public du Chambon-Feugerolles (Loire) fait partie des rares établissements qui n’ont toujours pas mis en place la fameuse note. "Les professeurs et les parents avaient peur que cela ne pénalise les élèves et constitue une double peine, explique Christine Legay, principal. Mais il faudra au moins que nous puissions noter les élèves de troisième au dernier trimestre." "Le gouvernement est parti d’une bonne intention, mais il faut reconsidérer la façon d’évaluer", considère la présidente de la PEEP. Le SNPDEN est sur la même longueur d’onde.

Dans son rapport, l’inspection générale préconise d’évaluer l’impact de la note de vie scolaire sur la réduction de l’absentéisme et des incivilités, et de l’arrimer à l’acquisition des compétences sociales et civiques ainsi que de l’autonomie et de l’initiative. Des compétences inscrites dans le socle commun que doit maîtriser tout élève à l’issue de sa scolarité obligatoire.

Martine Laronche Article paru dans l’édition du 15.05.07

mis en ligne le mardi 15 mai 2007
par ML



  
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