Plus de vingt ans d’expériences d’assouplissement

Depuis plus de vingt ans, des expériences d’assouplissement de la carte scolaire ont été tentés. Dès 1983, Alain Savary, alors ministre de l’éducation nationale, a desserré la sectorisation à l’entrée de la sixième dans cinq départements. Le but était de faciliter la prise en compte des souhaits des familles et de rendre les procédures de dérogation transparentes.

Etendue à six départements supplémentaires sous Jean-Pierre Chevènement, il faudra attendre 1987 pour que cette expérimentation prenne de l’ampleur. "Il s’agissait de calmer le jeu après les manifestations monstres de juin 1984 au nom de la défense de l’école libre", analyse Denis Paget, ancien secrétaire général du SNES, le principal syndicat d’enseignants.

René Monory, qui a pris la direction de la Rue de Grenelle en mars 1986 et en restera à sa tête jusqu’en mai 1988, a ensuite étendu cette expérience à 74 départements. Ce premier pas d’ampleur vers "le libre choix" décevra pourtant nombre de sympathisants de droite qui avaient cru en la promesse contenue dans la plate forme électorale RPR-UDF de 1986 qui prônait la "liberté pour chaque parent de choisir l’école de ses enfants".

"LE LIBRE CHOIX" DE LA DROITE

Le 30 avril 1987, une circulaire de l’éducation nationale précise que ces expériences ne sont pas provisoires et que l’objectif de l’éducation nationale reste bien "une généralisation de l’assouplissement selon un rythme et des modalités qui pourront varier selon les lieux". Sur le terrain il existe désormais tous les cas de figure. A côté de villes entièrement désectorisées comme Avignon, Périgueux, Clermont-Ferrand... d’autres ne le sont pas du tout ; c’est le cas de Nice, Versailles, Strasbourg ou encore Rouen. Certaines communes ont été divisées en secteurs.

A Paris, l’assouplissement ne concerne que 17 collèges de 4 arrondissements. Quatre-vingt-neuf départements sont partiellement ou entièrement touchés par la désectorisation en 1988. Cinq ans plus tard, la droite inscrit une fois de plus à son programme "le libre choix". Une note d’information publiée par le ministère de l’éducation nationale en mai 1993 révèle que près d’un collège sur deux (47 %) et plus d’un lycée sur quatre (27 %) peuvent en toute liberté et sans dérogation, accueillir des élèves "hors secteur". Elle montre aussi que l’introduction d’une relative souplesse a surtout profité aux familles socialement les mieux dotées.

François Bayrou, ministre de l’éducation de 1993 à 1997, donnera un coup de frein à cette décennie d’assouplissement ininterrompu. A Paris, notamment, une resectorisation stricte met le feu à l’académie à partir de 1997 et ce pour plusieurs rentrées. Où en est-on aujourd’hui ? Aucun véritable suivi de ces expériences de désectorisation n’a été fait par le ministère. Pour Denis Paget, ancien secrétaire du SNES, "l’arrêt officiel de ces expériences n’a jamais eu lieu. Elles ont continué dans certains endroits de façon plus ou moins sauvage. A charge pour les académies de gérer les dérogations".

Catherine Rollot Article paru dans l’édition du 13.09.06

mis en ligne le mercredi 13 septembre 2006
par ML



  
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