Robien : renforcer les relations entre l’école et la police

"Il faut que le monde de l’éducation et le monde de la police travaillent ensemble", a déclaré mercredi 26 avril 2006, le ministre de l’Education Gilles de Robien, suite à l’agression d’une enseignante dans les Yvelines, qui a été filmée puis diffusée dans une cité.

Ce type d’agression est "heureusement rarissime et heureusement qu’il n’a pas de conséquences au niveau de la santé" de l’enseignante, a-t-il souligné. "Nous travaillons actuellement sur la révision de la circulaire de 98 pour permettre une plus grande sérénité dans les établissements", a-t-il ajouté. Pour le ministre, il est temps de prendre des mesures nouvelles.

Source La Tribune


HISTORIQUE

L’agression d’une enseignante filmée

Un élève, en deuxième année de BEP âgé de 18 ans, a violemment agressé son enseignante lundi 24 avril 2006. Dans un coin, un autre élève n’a rien raté de la scène et l’a filmé avec son téléphone portable. Il s’est empressé ensuite de la diffuser dans la cité du Val-Fourré.

Selon Le Parisien qui a révélé l’affaire, le jeune homme a agit "sans raison apparente". Il a été placé en garde à vue une première fois mardi "avant d’être relâché quelques heures après". Il a été de nouveau placé en garde à vue ce matin. Il doit être convoqué devant le tribunal en juin. Pour sa part, l’enseignante a porté plainte.

Le recteur de l’Académie de Versailles qui s’est rendu au lycée ce matin pour apporter "(son) soutien et (sa) solidarité" à la professeure agressée et à l’ensemble des personnels a indiqué dans un communiqué que l’élève de 2ème année de BEP est "exclu de l’établissement et qu’il passera en conseil de discipline".

Sources AFP, RTL


La violence filmée, de la gifle au tabassage

Jackass, Dirty Sanchez, Happy slapping : la violence filmée, qui va de la "simple" gifle volée sous un abribus à une agression d’enseignante lundi dans un lycée des Yvelines, connaît une vogue croissante grâce aux téléphones portables et aux blogs sur internet.

L’attaque filmée de l’enseignante, ensuite montrée dans la cité du Val-Fourré a mis en exergue le goût pour les images violentes qui s’échangent désormais par téléphone portable ou sur internet.

Les récentes manifestations anti-CPE l’ont aussi prouvé : des agressions et des violences en marge des défilés ont été souvent filmées par les agresseurs eux-mêmes et par des badauds.

Les anglo-saxons avaient créé l’émission américaine "Jackasss" en 2001, qui met en scène des jeunes dans des situations grotesques, donnant lieu à des accidents parfois très graves. Dans la lignée de ceux qui dévalent une pente dans un chariot de supermarché ou s’agrafent les testicules à une table, un autre show a ravi des anglais adeptes de la "Trash TV" ("télé-poubelle"), l’émission Happy Sanchez.

Des jeunes s’étaient inspirés de ces émissions pour exercer des violences sur eux-mêmes ou sur d’autres. Avec le développement de la vidéo sur les téléphones portables, la baisse des coûts du numérique, ils sont passés il y a deux ans un cran au dessus, en inventant le "Happy slapping" ("joyeuse baffe") qui consiste en une attaque surprise filmée, en Grande-Bretagne surtout.

La règle est simple : choisir une victime au hasard, l’agresser, filmer la scène sur son téléphone et la diffuser sur internet ou sur des blogs.

Ces derniers sont très visibles et disponibles sur internet. Et les vidéos sont souvent brèves et de mauvaise qualité. On y voit des victimes jeunes qui reçoivent une gifle à la va-vite, suivi d’éclats de rires juvéniles... On ne voit pas toutefois les "slappings" les plus violents comme ceux qui se sont soldés par des blessés graves et même un mort en Grande-Bretagne en 2004.

La violence qui a visé l’enseignante des Yvelines rouée de coups, a obéi, semble-t-il au principe du "slapping".

"On a la possibilité aujourd’hui d’utiliser les images, de se les échanger. On est dans une société qui communique beaucoup. Il y a aussi une satisfaction à commettre ces actes, à les partager. C’est une performance que l’on montre aux autres", analyse Sébastien Roché, sociologue, chercheur au CNRS spécialiste de la délinquance des adolescents.

"Il est difficile de dire si ce type de vidéo est en train de gagner la France. Mais les images suivent l’évolution de la société où l’on filme tout, les bonnes nouvelles comme les actes de violence. Les jeunes qui font le Happy slapping ont conscience de leurs actes mais tout est démonstration, tout est dans le plaisir", a déclaré à l’AFP M. Roché.

"La violence juvénile fait beaucoup partie du spectacle médiatique et politique. A politique spectacle, violence spectaculaire", affirme Eric Debarbieux, directeur de l’Observatoire international de la violence à l’école.


La FSU "heurtée" par la publication des photos de l’agression de Porcheville

La FSU des Yvelines qui apporte "son total soutien" à l’enseignante agressée lundi à Porcheville (Yvelines) s’est déclarée mercredi "heurtée" par la publication des photos de l’agression dans Le Parisien Aujourd’hui en France.

Dans un communiqué, la FSU assure que "la publication des +photos+ de l’agression nous heurte et nous laisse perplexes".

"Le journal, en publiant ces photos, a beau jeu de fustiger le fait qu’elles aient circulé dans +la cité+ (du Val Fourré à Mantes-la-Jolie NDLR), alors que lui-même en assure la publicité au bénéfice de l’agresseur", poursuit le communiqué.

Pour la FSU, "ce n’est pas en cherchant à tout prix à créer l’événement que l’on contribuera dans ces établissements scolarisant des élèves en grande difficulté à retrouver un climat serein propice à une scolarisation réussie".

La FSU des Yvelines s’en prend également aux propos du ministre de l’Education nationale qui, interrogé à la sortie du Conseil des ministres mercredi, "n’envisage, comme seule réponse, (aux agressions) que la présence de policiers dans l’établissement".

Pour le syndicat, "le lycée de Porcheville, comme tous les établissements difficiles de ce secteur du département, a surtout besoin d’une politique éducative ambitieuse, avec des moyens en personnels qualifiés notamment en personnels d’éducation".


Procureur : "mauvaise appréciation du parquet" sur l’agression de Porcheville

Le procureur de la République de Versailles a déclaré mercredi à l’AFP qu’il y avait eu "une mauvaise appréciation de parquet" dans le traitement judiciaire de l’élève d’un lycée de Porcheville (Yvelines) soupçonné d’avoir agressé lundi une de ses professeurs.

Le jeune homme, 18 ans, élève de 2ème année de BEP, avait agressé sa professeure, 34 ans, qui a fait l’objet de cinq jours d’ITT.

Il avait été placé en garde à vue et relâché mardi en milieu d’après-midi avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Versailles pour le 26 juin pour répondre "de coups et blessures volontaires".

Mais il a été interpellé de nouveau mercredi matin et placé en garde à vue après la publication de photos par le Parisien-Aujourd’hui en France. Ces photos provenaient d’un enregistrement vidéo pris par un élève, avec son téléphone portable, témoin de la scène et diffusé dans la cité du Val-Fourré de Mantes-la-Jolie (Yvelines) dont est originaire l’agresseur présumé.

Le procureur de la République Yves Colleu a expliqué à l’AFP qu’il avait donné des instructions pour que le jeune lycéen soit réinterpellé, "des éléments nouveaux étant apparus dans le dossier", comme la vidéo dont des extraits ont été publiés mercredi par Le Parisien Aujourd’hui en France.

M. Colleu a précisé à l’AFP que le jeune vidéaste était activement recherché par les enquêteurs pour "atteinte à l’intimité de la vie privée".

Le jeune agresseur présumé devrait être déféré jeudi au tribunal de Versailles où une information judiciaire pourrait être ouverte contre lui et un mandat de dépôt requis par le parquet.

mis en ligne le lundi 27 mars 2006
par ML



  
BRÈVES

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