Le bégaiement chez l’enfant

Il s’agit d’un trouble de la parole qui s’exprime par des répétitions de sons (syllabes, phonèmes) et parfois de mots entiers, par des prolongations (allongement de la durée des sons) et par des pauses (au sein des mots ou à leur jonction). L’élaboration syntaxique, l’évocation des mots, l’agencement des phonèmes, c’est-à-dire les caractéristiques propres au langage, ne sont pas altérés.

Le bégaiement apparaît au début de la maîtrise normale du langage, entre 2 et 4 ans. La difficulté est de repérer le trouble avant qu’il ne s’installe durablement, d’éviter de le minimiser en parlant de trouble transitoire et bénin ou au contraire de porter le diagnostic par excés (c’est souvent le cas lorsque des parents inquiets sont issus de familles où un proche bégaie). Cette difficulté à repérer précocement le trouble est due au fait qu’au début le bégaiement varie au cours de la même journée en fonction des sollicitations du langage, voire d’une semaine à l’autre.

Une deuxième difficulté réside dans le fait que des troubles psychologiques risquent d’apparaître secondairement à type d’évitements du langage avec le risque de repli sur soi, de phobies ; ces troubles du comportement, destinés à atténuer le bégaiement, aggravent en fait celui-ci ; le risque est alors d’envisager une cause psychologique au bégaiement alors que le profil psychologique des bègues sévères indique qu’il ne diffère pas de celui de la population générale.

La prise en charge fait intervenir le pédiatre, l’orthophoniste et éventuellement le psychologue. Le pédiatre repère les facteurs de risque (facteurs familiaux, exceptionnelles maladies héréditaires s’accompagnant de bégaiement, tics associés) et apprécie d’éventuelles répercussions psychologiques. La rééducation est assurée par des orthophonistes formés pour cela (en matière de bégaiement il y a de nombreux charlatans ...). Le psychologue intervient si le bégaiement se complique de troubles du comportement.

De toute façon, il est souhaitable que les parents évitent une trop grande « tension » autour du langage de l’enfant qui ne ferait qu’accentuer le bégaiement : réduire les exigences de l’entourage, parler plus lentement à l’enfant et, de façon plus simple, lui donner un temps de parole suffisant (frères et sœurs souvent bavards), éviter de « bousculer » l’enfant avec d’autres activités d’éveil.

Professeur Michel Odièvre pour MagicMaman

mis en ligne le dimanche 26 mars 2006
par ML



  
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