" Cet améagement ne marche que si les enfants son suivis "

" Cet améagement ne marche que si les enfants son suivis "

Bien avant les autres, les élèves de l’école primaire Hergé ont repris la classe lundi 23 août, pour quatre jours de travail. À la joie de tous.

Sotteville-sous-le-Val, petite commune de 650 habitants, n’a pas à première vue vocation à être un bastion de l’avant-garde des théories éducatives contemporaines. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Depuis 1995, l’école municipale a adopté la semaine de quatre jours et est considérée par l’académie comme un modèle du genre. L’école en elle-même est pourtant minuscule. Deux petits bâtiments blancs contenant les salles de classe, entourés par une jolie cour boisée, un mini-terrain de foot et des balançoires. Soixante-cinq élèves seulement sont inscrits, répartis en trois classes, comme par le passé : une pour les maternelles, une pour les CP, CE1 et CE2, une pour les CM1 et CM2. Mais malgré ce petit contingent, les installations sont modernes, propres et témoignent d’un réel souci accordé aux enfants.

L’initiative des quatre jours revient aux parents d’élèves. Ce fut probablement une des raisons de son succès : choisi par les familles, ce rythme est respecté et soutenu par tous. Franck Meyer, directeur de l’école, en témoigne fièrement : " À chaque rentrée, les familles sont invitées à voter pour la poursuite de la semaine de quatre jours ou pour le retour au rythme habituel. Chaque fois, les quatre jours sont un succès. Lors de la dernière grande consultation, deux familles seulement sur cinquante-trois s’y sont opposées. " Le système convient particulièrement bien aux parents. " Avec le raccourcissement de la durée des vacances d’été, du 12 juillet au 23 août, une partie des problèmes de garde pendant les vacances est supprimée ", souligne Évelyne Genest, maman d’une petite fille en maternelle. " Et pour les enfants, ajoute-t-elle, un grand week-end, c’est mieux. Ça leur fait une bonne coupure dans la semaine et nous ne sommes pas obligés de les stresser le samedi matin pour les préparer. " À qui, des parents ou des enfants, profite le plus de ne pas avoir à se lever le samedi ? La question reste en suspens.

En tous les cas, ce temps libre permet aux parents d’être plus longtemps avec leurs enfants : " On a plus de temps pour s’occuper d’eux, pour les aider à faire leurs devoirs, estime Sandrine Ollivier, jeune maman de vingt-neuf ans, venue chercher ses deux enfants à la sortie de la classe. Ils peuvent aussi faire plus d’activités, s’ouvrir à plus de choses. " Seule réserve : " C’est un peu compliqué pour les vacances, car il faut partir en août, en même temps que tout le monde. D’un autre côté, il est plus facile de partir en week-end. On part le vendredi soir, et ainsi on évite les bouchons du samedi midi. " Pour les profs, comme en témoigne Lydie Seigneur, l’institutrice des maternelles, la semaine de quatre jours met fin à un absentéisme de fait. " Le samedi matin dans les petites classes et surtout en maternelle, les taux d’absentéisme sont toujours énormes. Notre système entérine cet état de fait, et surtout permet aux enfants de suivre l’ensemble du programme. "

Qu’en disent les principaux intéressés ? Lorsque l’on arrive à les interroger, entre deux jeux dans la cour de récréation, les enfants se disent très contents de revoir leurs camarades. Valentin, petit bonhomme de six ans, déjà très disert, affirme avec beaucoup de sérieux : " Moi, je suis très content d’aller à l’école et à la cantine, car je m’ennuyais chez moi. Ici, je peux m’amuser avec mes copains. " Bien sûr, certains regrettent un peu les vacances. Comme Margot, sept ans en CE2, qui aurait aimé rentrer en même temps que ses cousines. " Ce serait plus juste que tous les enfants rentrent le même jour. ", plaide-t-elle. Le spectacle offert par la récréation - jeux de toutes sortes et éclats de rires - laisse pourtant penser que la rentrée devait être attendue.

Sotteville-sous-le-Val est un village calme et assez aisé. Les enfants sont entourés par des parents qui prennent à céur leur éducation. Pour cela, ici, l’instauration de la semaine de quatre jours a été un succès. Mais en est-il de même partout ailleurs ? Franck Meyer, le directeur, en convient : la semaine de quatre jours n’est bénéfique qu’à la condition " que le temps gagné chaque semaine soit pris en charge par une organisation familiale adaptée. Si l’enfant se retrouve seul, si les parents ne font rien pour l’occuper, là, c’est un échec. "

Anne-Laure Beaussier

mis en ligne le mardi 3 mai 2005
par ML



  
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