Revue de Presse

Après dix ans d’engouement, la semaine de quatre jours à l’école ne séduit plus LE MONDE - 29.08.01

Un cinquième des enfants du primaire n’ont plus cours le samedi matin. Lancé en 1991, cet aménagement du temps scolaire, qui a beaucoup progressé au début des années 1990, est critiqué par les experts, qui estiment que le rythme de l’enfant n’est pas respecté. D’autres solutions sont à l’étude.

Dix ans que la polémique renaît. Dix ans qu’à chaque rentrée resurgit la question de l’aménagement des rythmes scolaires et l’interrogation concomitante : pour ou contre la semaine de quatre jours ? Avec la rentrée anticipée des écoles ne travaillant pas le samedi matin, le débat n’a pas manqué de réapparaître. Depuis le 22 août et jusqu’au 5 septembre, un quart des quelque 58 000 écoles primaires, représentant un peu plus de 20 % des élèves, reprennent les cours avant les autres pour compenser les samedis chômés pendant l’année.

Les controverses demeurent, mais l’engouement s’est estompé. Après une progression très rapide - 10,3 % des écoles en 1992, 25,8 % en 1999 -, la semaine de quatre jours n’a plus connu de développement ces dernières années. Plus significatif encore, la ville de Lyon, qui fut l’une des premières communes à se lancer dans cette expérimentation, réfléchit à son abandon au profit d’un aménagement des rythmes scolaires sur cinq jours.

La voix des scientifiques commence donc à être entendue. Sur cette question, en effet, la plupart des experts, au premier rang desquels les chronobiologistes, spécialistes des rythmes de vie des enfants, dénoncent depuis longtemps l’abandon du samedi matin. La semaine de quatre jours perturbe, selon eux, le rythme intellectuel journalier des enfants. Elle provoque une trop longue coupure en fin de semaine et rend plus délicat le retour en classe. "Aucun résultat ne plaide en faveur d’une telle organisation du temps scolaire", concluent les scientifiques, qui avaient été réunis en avril par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) pour mener à bien une expertise collective sur le sujet (Le Monde du 9 avril).

Les pédagogues, à leur tour, ont souligné les limites de la semaine de quatre jours : absentéisme des élèves lors des rentrées anticipées, récupération incomplète des demi-journées, tendance à concentrer un même volume d’enseignement sur quatre jours au lieu de cinq. Surtout, les études conduites ont montré que l’efficacité est encore plus réduite lorsqu’elle concerne des élèves défavorisés.

L’intérêt du dispositif est directement dépendant des activités prévues le samedi matin. "Le temps libéré n’est utilisé positivement qu’au prix d’une organisation familiale ou d’une organisation associative qui évitent le désœuvrement, la consommation télévisuelle et informatique exagérée et anarchique, la diminution de la structuration de la personne faute d’ordres, de valeurs et de régularité éducatives", souligne ainsi l’inspection générale de l’éducation nationale (IGEN), dans un rapport publié en février 2000.

Qu’elle vienne des pédagogues ou des chronobiologistes, l’expertise scientifique s’est heurtée à la volonté des parents d’élèves et des enseignants de profiter des samedis "libérés". Elle a également buté sur la liberté donnée localement aux écoles de choisir leurs rythmes scolaires. Le décret de 1991, à l’origine du dispositif, prévoit en effet que les conseils d’école peuvent déroger au calendrier scolaire traditionnel. Seule intervient une validation par l’inspection d’académie, qui doit s’assurer que le volume horaire annuel (936 heures) est respecté. Cette liberté s’est traduite par une déconcentration complète et la disparition, de fait, de toute politique nationale d’aménagement des rythmes à l’école.

La semaine des quatre jours jugée inadaptée, que reste-t-il pour faire évoluer le temps scolaire des écoliers ? Car le problème de la charge de travail des écoliers demeure. Non que le nombre d’heures de travail soit démesuré : le volume horaire annuel pour un élève d’école maternelle ou élémentaire est proche des moyennes européennes. Mais parce que les écoliers français subissent de longues journées - six heures en moyenne - par rapport à leurs camarades européens. Que faire donc ? "Qu’on arrête de se focaliser sur la semaine. Qu’on fasse un véritable travail sur le calendrier annuel et sur la journée de cours", plaide Georges Dupon-Lahitte, président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). "Le débat ne doit pas se réduire à l’opposition : pour ou contre la semaine de quatre jours. Il faut revoir les rythmes dans leur ensemble, en revenant sur le premier trimestre, beaucoup trop long", ajoute Christian Janet, président des Parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP).

Sur ces points, le débat est dans l’impasse. Le calendrier annuel est très difficile à faire évoluer, avec des zones de départ en vacances, des dates impératives à respecter, et surtout le lobbying appuyé de l’industrie touristique, soucieuse de ne pas décaler les départs en congé. Le principe de l’alternance entre sept semaines de travail et deux semaines de vacances n’est donc toujours pas appliqué. Quant à l’évolution des rythmes scolaires quotidiens, elle est restée marginale. Guy Drut, ministre de la jeunesse et des sports, avait exprimé la volonté, en 1996, de concentrer l’apprentissage des matières fondamentales le matin et de réserver les après-midi à des activités "sans cartable". A cause de son coût financier, ce modèle n’a jamais dépassé le stade expérimental : la semaine des cinq jours aménagés concerne aujourd’hui moins de 5 % des écoles. Si Claude Allègre s’était fermement prononcé contre le principe de la semaine de quatre jours, Jack Lang, quant à lui, préfère rester prudent. Le ministère de l’éducation nationale n’envisage certes pas de revenir sur la possibilité donnée aux écoles de modifier leur calendrier scolaire. Mais d’encouragement officiel, point ! "Avec le recul, on se rend mieux compte des inconvénients de la semaine de quatre jours. Nous ne souhaitons pas être normatifs mais l’aménagement des rythmes quotidiens nous paraît préférable", note-t-on dans l’entourage de Jack Lang. Si le maintien du samedi doit faire obstacle, le plus simple sera d’organiser la classe sur les cinq premiers jours de la semaine, mercredi matin inclus. Au risque de faire apparaître un nouvel obstacle : la coupure au milieu de la semaine scolaire, fixée le jeudi, puis le mercredi, avait été conçue à la fin du XIXe siècle pour permettre aux élèves de suivre les cours de catéchisme à l’extérieur de l’école.


"Ça n’a aucun effet sur les apprentissages. C’est bien pour les adultes !" AVILLY-SAINT-LÉONARD (Oise)

Chaque année, c’est un véritable plébiscite. La semaine de quatre jours est reconduite à la quasi-unanimité des quelque 150 familles de la petite école primaire d’Avilly-Saint Léonard (Oise), en lisière de la forêt de Chantilly. La libération du samedi matin pour les enfants est devenue "un acquis". Et, comme telle, elle est jugée irréversible par les parents comme les enseignants, revenus plus tôt de vacances pour effectuer une rentrée anticipée, dix jours avant la date officielle.

"C’est évidemment très pratique, se réjouit Laurence Honnorat, trente-deux ans, responsable marketing, venue accompagner ses deux enfants devant le portail d’entrée. La libération du samedi laisse une journée de plus pour faire d’autres activités." Scolarisés au CP et au CE2, ses enfants, "précoces", "qui ont besoin de multiplier les champs de motivation" en profitent donc pour faire du karaté, du piano, de l’équitation, de la musique et participer à la chorale. La libération du samedi apporte un brin de souplesse dans un emploi du temps très chargé.

"La semaine de quatre jours est très très bien pour les parents. Le nec plus ultra même !", se félicite Thérèse Blanchard, quarante et un ans, mère au foyer. Les samedis libérés facilitent les départs en "grands week-ends" et simplifient les réservations pendant les vacances. Ils permettent en plus de s’offrir une matinée tranquille, sans départ précipité à l’école. "Pour les enfants, je ne sais pas si c’est positif", tempère cette mère au foyer, soulignant que les parents manquent de points de comparaison. Tout au plus a-t-elle constaté que les deux jours de coupure du week-end perturbent les enfants. "Se remettre aux devoirs le dimanche soir est difficile. La rupture intellectuelle est rude."

CONVERSION DES OPPOSANTS

Même les opposants ont été convertis. Simone Burlat, institutrice dans l’école depuis vingt ans, avait dénoncé le passage aux quatre jours. Notamment parce que le samedi a toujours été un moment idéal pour rencontrer les parents. "Cette matinée est plus décontractée et les parents d’élèves ont le temps de venir discuter avec nous." Avec le temps, elle s’est "très bien" adaptée aux samedis libérés. Quant aux progrès supposés des élèves, elle en sourit : "Ça n’a aucun effet sur les apprentissages. C’est bien pour les adultes !" Parmi lesquels sa collègue chargée des CP et CE1, qui reconnaît avoir demandé sa mutation dans cette école pour "profiter de vrais week-ends".

Avec tous ces samedis "gagnés", il faut bien, du coup, récupérer les vingt-quatre demi-journées "perdues" en cours d’année. La rentrée a donc été avancée au 27 août et la sortie de classe, repoussée au 6 juillet. "On perd quelques semaines de vacances, mais il nous en reste suffisamment", se rassure Véronique Leclercq, professeur des écoles nouvellement arrivée à Avilly, chargée des "grands" de maternelle. "Ça n’est pas un sacrifice. Nous n’avons, de toute façon, que cinq semaines de vacances par an", note pour sa part Laurence Honnorat. "C’est même mieux, se réjouit Bernard Salomé, quarante-quatre ans, père de deux enfants de six et huit ans. Sinon, les vacances paraissent trop longues. Là, avec sept semaines, la reprise est facilitée." Luc Bronner


La ville de Lyon, pionnière, est tentée de faire marche arrière

Est-ce un symbole ? Lyon, qui avait été la première grande municipalité à instaurer la semaine de quatre jours il y a dix ans, ouvre dès la rentrée une réflexion sur le rythme de ses écoles. Le modèle lyonnais, qui a fait des émules dans toute la France, a peut-être vécu. La proposition de réaliser un bilan de ce calendrier figurait dans le programme de campagne du candidat Gérard Collomb. Sitôt arrivé aux marches de la mairie centrale, en mars, le nouveau maire socialiste a défini avec son adjoint à la petite enfance, Yves Fournel, le cadre de cette réflexion. Jusqu’au mois de décembre, enseignants, parents d’élèves et personnels de la mairie concernés sont invités à débattre dans les écoles. Des spécialistes interviendront dans chaque arrondissement pour "nourrir le débat de leur expérience et dépasser le cadre des réactions épidermiques". C’est en fonction de ces propositions ou de ces doléances que la ville et l’inspection académique définiront l’organisation du temps d’apprentissage des écoles lyonnaises pour la rentrée 2002.

Si la municipalité, qui s’attend à une résistance du corps enseignant, se défend d’avoir déjà arrêté ses choix, l’adjoint à la petite enfance ne cache pas sa préférence pour la semaine de quatre jours et demi, avec enseignement le mercredi matin et vacances identiques pour le primaire et le secondaire. "La semaine de quatre jours entraîne une trop forte concentration des enseignements. Il nous semble impossible de revenir sur le samedi matin. C’est maintenant un tabou de société. Mais le mercredi ne pose plus de résistance comme il y a dix ans", estime Yves Fournel.

ORGANISER LE TEMPS PÉRISCOLAIRE

En 1991, Michel Noir, après une brève consultation des Lyonnais, avait conclu que ses concitoyens aspiraient à la suppression des cours du samedi matin. L’ancien maire de Lyon avait d’abord envisagé de remplacer le samedi matin par le mercredi matin, mais il s’était heurté à l’hostilité de l’enseignement catholique et de l’évêché, soucieux de conserver cette demi-journée pour le catéchisme. Michel Noir avait alors proposé l’instauration de la semaine de quatre jours, réalisant, contre toute attente, un joli coup médiatique. Son initiative avait été largement suivie par les communes du département. Aujourd’hui, 93 % des écoles du Rhône ont opté pour ce modèle, 70 % dans l’Ain et 100 % dans la Loire.

Pour les nouveaux élus socialistes, la réforme de Michel Noir, "imposée à la hussarde", a été trop lacunaire : elle ne s’est pas accompagnée d’une véritable organisation du temps périscolaire libéré le mercredi et le samedi. "Ce que l’on constate, c’est que ce sont les enfants des milieux défavorisés qui souffrent le plus de ces rythmes. Leurs parents n’ont pas toujours les moyens de leur payer des activités sportives ou artistiques. Le temps libre n’est pas toujours occupé." Pour Marie-Josèphe Challamel, spécialiste du sommeil et de l’enfant à l’hôpital Lyon-Sud, qui a participé à l’étude de l’Inserm sur les rythmes de l’enfant (Le Monde du 9 avril), cette absence de prise en charge a entraîné un "décalage de leur rythme de sommeil et leur rythme biologique". Selon cette étude, les écoliers concernés se lèvent trop tard les mercredis, samedis et dimanches, délaissent les activités physiques et sont incapables de s’endormir le soir. Autre inconvénient : le décalage des vacances entre le primaire et le secondaire, qui est facteur d’absentéisme. Environ 25% des écoliers du primaire déserteraient les cours au moment des congés des grands frères.

Sur le plan politique, Charles Millon (Droite libérale et chrétienne, DLC), l’adversaire de Gérard Collomb, avait également proposé dans son programme de réformer la semaine de quatre jours. Mais il proposait d’instaurer un système de quatre jours et demi, identique à celui adopté par la ville d’Epinal, avec enseignement le matin et activités sportives ou culturelles l’après-midi. "Ce modèle est dépassé, estime-t-on à la mairie. Les travaux des chronobiologistes ont évolué depuis dix ans et montrent notamment que le meilleur temps d’apprentissage se situe le matin entre 9heures et 11h30, mais aussi l’après-midi entre 15 heures et 17 heures." Sophie Landrin


Paris cherche "la" solution pour ses 750 écoles

C’ÉTAIT l’un des engagements de campagne de Bertrand Delanoë, et il risque d’être l’un des plus ardus à mettre en œuvre : le nouveau maire de Paris a promis de réaménager le temps des quelque 170 000 écoliers de la capitale. Des états généraux conjointement organisés par la Ville et l’académie se tiendront dans les derniers jours de novembre afin d’envisager de premiers changements à la rentrée 2002. Une communication sur ce sujet sera faite au premier Conseil de Paris de la rentrée, le 25 septembre.

L’éducation nationale plaidant désormais contre la semaine de quatre jours, cette solution est écartée d’emblée. Il s’agit désormais de "mieux répartir le temps scolaire, du lundi au vendredi, dans l’intérêt des enfants", résume Eric Ferrand, maire adjoint chargé des affaires scolaires et du réaménagement du temps de l’enfant. Il est d’ores et déjà fortement suggéré que le samedi ne soit plus travaillé : ce jour-là, les écoles devraient néanmoins rester ouvertes pour proposer diverses activités. Actuellement, un samedi sur trois est "libéré" en primaire, et les élèves de maternelle ne vont pas à l’école le samedi.

La difficulté, à Paris, tient à la taille du chantier puisqu’on compte 750 écoles dans la capitale. En outre, tout reste à faire, les précédentes tentatives d’aménagement ayant avorté. Enfin, la nouvelle équipe municipale s’est fixé un cadre contraignant : "Il n’y aura pas d’expérimentation, au sens où chacun des vingt arrondissements fera ce qu’il veut dans son coin", assure-t-on dans l’entourage de M. Ferrand. Des groupes de travail mis en place par l’inspection académique en juin vont donc devoir trouver un compromis qui réunira les enseignants de maternelle et du primaire, les animateurs de la Ville, les agents de service, les parents et leurs organisations.

L’éducation nationale devra aussi mettre d’accord les syndicats d’enseignants : le SE-UNSA, fort d’une consultation de ses adhérents organisée en 1996, puis en 1999, défend la semaine de quatre jours avec réduction des grandes vacances. Cette solution permettrait de satisfaire une vieille revendication : faire passer le temps de travail hebdomadaire des enseignants de 26 heures devant les élèves (plus une heure de concertation) à 24 heures (plus trois heures).

UNE PLAGE DE MIDI ALLONGÉE

L’autre syndicat du premier degré, le SNUipp-FSU, a suggéré de diminuer le temps de cantine pour que les enfants finissent la journée à 15 h 30 - une idée qui a suscité l’ire de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Celle-ci, opposée au "mercredi scolaire", défend une plage de midi allongée avec des activités, une journée de cours raccourcie, et le maintien d’un samedi sur deux : "C’est un jour où enfants et enseignants travaillent bien, où les parents sont plus disponibles", plaide Sylvie Younan, secrétaire de la fédération. Quant à la Ville, qui affirme ne pas avoir de position établie, elle souhaite mener de front l’aménagement des rythmes et l’amélioration des conditions de travail de ses 4 500 animateurs. "S’il y a accord de tous les partenaires, les moyens suivront", affirme M. Ferrand. Nathalie Guibert


Le canton de Fayence en première ligne Sur les dix communes du Var pratiquant la semaine de quatre jours, cinq appartiennent au seul canton de Fayence. En voici les effectifs :
-  Tanneron : six classes de 135 élèves, toutes sections confondues.
-  Mons : trois classes de 67 élèves, toutes sections confondues
-  Callian : pour le primaire, huit classes de 190 élèves. Pour la maternelle, quatre classes de 112 élèves.
-  Montauroux : pour le primaire, quatorze classes de 327 élèves. (Chiffres non communiqués pour la maternelle).
-  Fayence : pour le primaire, quatorze classes de 320 élèves. Pour la maternelle de la Colombe, trois classes de 85 élèves. Pour la maternelle du Château, trois classes de 80 élèves. Seul établissement du golfe de Saint-Tropez à effectuer sa rentrée aujourd’hui, l’école de Saint-Pons-les-Mures, à Grimaud, accueillera ce matin les élèves de l’école primaire et de la maternelle. Il s’agit de la cinquième rentrée de ce type dans cet établissement qui a mis en place, voici quatre ans, la semaine des quatre jours (1). Cent cinquante-sept enfants, répartis en six divisions, sont attendus à l’école primaire dirigée depuis quatre ans par Mme Pecqueur. « Le bilan de cet aménagement du temps est tout à fait positif », a-t-elle indiqué hier précisant qu’il faisait « la quasi unanimité ». Le projet d’école accepté tout récemment garantit ce rythme pour trois nouvelles années. Même chose du côté de la maternelle dirigée depuis six ans par Mme Raybaud. L’école a trouvé ici, avec la semaine des quatre jours, le « bon équilibre. Cela satisfait aussi bien le corps enseignant que les parents d’élèves ». Environ quatre-vingts écoliers seront accueillis tandis que huit enfants nés en 1998 ne pourront l’être. Les effectifs de l’école qui deviennent un peu lourds pourraient bien faire avancer la réflexion engagée sur l’éventuelle création d’un nouvel établissement vers les Blaquières. (1) L’établissement fonctionne en fait en semaine de quatre jours depuis dix ans. Auparavant, l’emploi du temps était simplement augmenté d’une demi-heure par jour, ce qui n’est plus légal depuis quatre ans. Mercredi 29 Aout 2001
La semaine des trois jeudis 25 % des écoliers du primaire sont passés à la semaine des quatre jours Dans le Var, ils ne sont qu’une poignée à avoir effectué leur rentrée hier matin On a rêvé de la semaine des quatre jeudis. C’est la semaine des quatre jours qui a été proposée il y a bientôt dix ans par François Bayrou, alors ministre de l’Education nationale. A l’origine, il argumentait cette proposition en évoquant les enfants des couples divorcés, en constante augmentation, qui sont parfois obligés de se déplacer le week-end pour rejoindre le parent absent. Pour ces enfants, le samedi matin était souvent passé en pertes et profits... Noble intention, illico adoptée par l’ensemble des familles, mais pas toujours pour les mêmes raisons : qui ne rêve pas de faire la grasse matinée le samedi matin plutôt que de sauter du lit pour aller conduire sa progéniture à l’école ? D’autant que les élèves des collèges n’ont pas de cours le week-end, ce qui créée une disparité à l’intérieur des fratries... Et sans compter l’arrivée des 35 heures qui laisse plus de temps à passer en famille. Lors de référendums mis en place au sein des écoles primaires pour consulter les parents, la réponse donc fut un massif « oui ». Certains départements, comme l’Hérault ou le Rhône, sont passés massivement et d’emblée à la semaine des quatre jours. D’autres ont réagi plus mollement. Tout dépend en fait de la volonté des municipalités, et des enseignants, qui ne voient pas toujours d’un bon Sil leurs grandes estivales réduites à six semaines et demi. Dans le Var, seules dix petites communes ont sauté le pas, dont la moitié dans le canton de Fayence : Callian, Tanneron, Fayence, Montauroux, Mons, La Bastide, Callas, Signes, Figanières et Grimaud. Partout, on se dit ravi de ce système. La semaine des quatre jours semble pourtant loin de faire l’unanimité. Elle modifie en effet sensiblement les conditions de travail : les écoliers n’ayant que 24 heures de cours par semaine au lieu de 27, reste à trouver comment compenser ces trois heures amputées du programme scolaire ; L’idée qui sautait à l’esprit était de remplacer le samedi par le mercredi, comme on le pratique au collège. Hélas : par tradition, le mercredi matin est réservé à l’enseignement religieux. Impossible donc à l’Education nationale de se le réaproprier, sous peine de se fâcher avec l’Eglise... Il fut donc décidé de répartir ce quota horaire entre les petites vacances et les grandes : quelques jours par-ci, par-là à Noel, en février et à Pâques, le reste avant les grandes vacances. Mais là encore : problème : une loi datant de Jules Ferry interdit d’avancer la date de rentrée des classes. D’après l’inspecteur d’académie, monsieur Robert Clarimon, cette réserve était censée protéger les enfants qui aidaient aux vendanges. Toujours est-il que, décider de faire rentrer les enfants avant les autres, c’est enfreindre la loi. Reste donc à les faire sortir plus tard. Mais cette solution n’est pas la panacée : on imagine le taux d’absentéisme enregistré lors des premiers jours de juillet, quand tous les petits copains sont déjà à la plage. Casse-tête chinois. Auquel vient de s’ajouter une étude de l’INSERM : le grand « trou » du week-end perturberait la mémorisation des écoliers. D’après des évaluations faites en CE2, le niveau scolaire de ces élèves reste pourtant semblable à celui de leurs camarades... Bref, rien n’est encore très clair au royaume de la semaine des trois jeudis. En attendant d’uniformiser le système et de mettre les idées au clair, le ministère, qui a d’autres chats à fouetter, a demandé aux académies de mettre la question en sourdine cette année. Jeudi 30 Aout 2001

mis en ligne le samedi 16 avril 2005
par ML



  
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