Contraception gratuite pour les lycéens franciliens

Hier, la région Île-de-France a présenté son « pass santé contraception » dans le lycée Elisa-Lemonnier dans le 12e arrondissement de Paris. 159 000 lycéens ont donc désormais la possibilité de réclamer à leur infirmière scolaire un chèque qui leur permettra d’avoir deux rendez-vous chez un médecin, d’effectuer des examens sanguins et des examens de biologie médicale et, bien sûr, d’avoir accès à tous les outils contraceptifs existants, gratuitement et anonymement pendant six mois.

Prévenir les grossesses non désirées

Le but, améliorer la prévention des grossesses non désirées et se placer sur le terrain de « l’autonomie des jeunes qui, quand on leur fait confiance, sont capables de maîtriser leur contraception », explique Henriette Zoughébi, vice-présidente chargée des lycées et des politiques éducatives pour la région. Mais aussi lutter contre le sexisme, faciliter ce moment du premier rapport qui se situe aux alentours de dix-sept ans et enfin lutter contre les idées reçues qui ont la vie dure : oui, 13 500 mineures ont eu recours à l’IVG en 2009. « Mais 40 % des mineures enceintes avaient recours à l’IVG en 1975, elles sont 60 % aujourd’hui.

Que les jeunes puissent avoir des enfants quand ils le désirent, c’est cela le progrès », renchérit Henriette Zoughebi. Encore faut-il que les infirmières soient confortées dans leur poste. « Si leurs responsabilités s’élargissent, il faut mieux les considérer et revaloriser leur statut afin qu’elles soient mieux payées », rappelle la vice-présidente.

Ce n’est pas tout à fait le sens des politiques menées par le ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel.

Ce dernier a pourtant tenu à être présent hier au côté de Jean-Paul Huchon pour la présentation du dispositif. Histoire de se rattraper à la suite de la polémique qui l’avait opposé à Ségolène Royal en 2009, lorsque la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes avait lancé un dispositif similaire. Luc Chatel a rappelé hier qu’il n’aimait pas « être placé devant le fait accompli », ce qui l’avait poussé à déclarer à l’époque que « l’Éducation nationale n’avait pas à se substituer au Planning familial ».

En Île-de-France, la région a associé dès le départ du projet les trois recteurs d’académie et le ministère, « non par concession mais par conviction, précise Henriette Zoughebi.

Le but était que nous arrivions à mettre en place cet accès, en améliorant le système. C’est-à-dire en offrant une diversité de contraceptifs mais aussi en impliquant fortement les garçons ».

Un travail éducatif global qui devra concerner les professeurs, les médecins, mais aussi les parents, dont les antennes franciliennes des deux principaux syndicats, la FCPE et la Peep, se sont déclarés favorables à l’initiative. « Les jeunes peuvent désormais s’adresser à un professionnel qu’ils connaissent, briser le tabou de la sexualité mais aussi briser le mur de l’argent et garantir la confidentialité », a déclaré hier Jean-Paul Huchon face à une classe de seconde.

Elargir le dispositif à toutes les régions

À l’issue des six mois, les jeunes seront orientés vers les plannings familiaux qui délivrent la contraception gratuitement. Reste à élargir le dispositif à toutes les régions de France. Luc Chatel s’est dit prêt à travailler dans ce sens « à condition que la démarche soit globale et à vocation éducative ». Façon de rappeler que l’initiative solitaire de Ségolène Royal l’avait fortement froissé.

Une pilule qui passe encore mal

Plus performantes, moins dosées, donc avec moins d’effets secondaires : la moitié des pilules consommées par les femmes sont des pilules dites de « troisième génération ». Pourtant, elles coûtent encore cher, et sur les vingt-six qui sont mises en vente, une seule est aujourd’hui remboursée par la Sécurité sociale.

Le 8 mars, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, avait déclaré vouloir changer « les règles du jeu, de façon à ce qu’il n’y ait pas la moitié des femmes qui aujourd’hui paient elles-mêmes leur mode de contraception et d’autres qui pourraient avoir recours à cette pilule de troisième génération, qui ne le font pas pour des raisons financières ». À quand les actes ?

Maud Dugrand

mis en ligne le mercredi 27 avril 2011
par ML



  
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