Enquête sur le niveau scolaire : les cachotteries de la France

Mais elle a quand même réussi à se faire remarquer : parmi les 65 pays ayant participé à l’étude, elle est en effet la seule à avoir refusé de répondre à une série de questions, celles sur les établissements scolaires. Ce qui explique que dans de nombreux tableaux du volume 4 (300 pages), la ligne en face de la France soit remplie de « w » (pour « withdraw », se retirer) alors que toutes les autres ont des chiffres.

Interrogé sur ce blocage, le responsable de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance auprès du ministère de l’Education (Depp) a eu une réponse très pointue. En clair, il voulait dire que la situation des jeunes de 15 ans - la population cible de l’étude - est trop complexe en France pour que ce type de questions mène à quelque chose de scientifiquement valable. Rappel : à cet âge, les ados peuvent être indifféremment au collège, au lycée - général ou professionnel - ou encore dans un de formation des apprentis. Pour être complet, cela arrive aussi dans d’autres pays.

Ces questions permettent, entre autres, de faire des comparaisons entre les établissements d’un pays. Qu’aurait-on bien pu découvrir si la France avait autorisé les principaux et les proviseurs à y répondre ? On aurait probablement mesuré ce que l’on sait déjà. Dans certains établissements, l’absentéisme est important, ainsi que les incivilités à l’encontre des profs ou le harcèlement entre élèves. Les profs n’ont pas très bon moral et n’attendent pas grand-chose des élèves. Et lorsqu’ils sont malades, ils tardent à être remplacés. A l’opposé, dans d’autres établissements - les tableaux de l’OCDE indiquent les écarts entre le « quartile » (les 5%) le plus haut et le plus bas -, l’assiduité est la règle, les élèves sont paisibles et les profs exigeants.

Dans les premiers - « collèges ghettos » ou « collèges poubelles », lycées pros -, les élèves sont généralement de milieux défavorisés et les résultats très moyens. Dans les seconds - les « bons » collèges ou lycées de centre-ville -, les élèves sont plutôt aisés et les résultats suivent. On aurait pu alors en conclure : l’école en France n’est pas si juste que cela.

Enfin, si l’on avait poursuivi l’analyse, on aurait pu faire le lien avec l’assouplissement de la carte scolaire voulu par Nicolas Sarkozy - en campagne, il avait même promis sa suppression. En étudiant les résultats en berne de la Suède, l’OCDE fait cette analyse : à partir du moment où Stockholm a décidé de laisser les parents choisir l’école de leur enfant, l’écart entre les établissements, jusqu’ici assez proches, a commencé à sérieusement se creuser.

mis en ligne le mercredi 15 décembre 2010
par ML



  
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