Les communes ne veulent rien changer au rythme scolaire

Depuis ce printemps, la semaine de quatre jours n’est officiellement plus en odeur de sainteté Rue de Grenelle. La circulaire de la rentrée indique que « l’organisation de la semaine en neuf demi-journées, du lundi au vendredi en incluant le mercredi matin, est encouragée chaque fois qu’elle rencontre l’adhésion ». Dans l’entourage de Luc Chatel, on explique qu’il ne s’agit que du « rappel » d’une possibilité déjà existante. La décision revient en effet localement aux conseils d’écoles, composés de parents d’élèves, d’élus et d’enseignants.

Le discours ministériel a malgré tout évolué face à l’abondance des critiques. Ce rythme condensé en quatre jours, qui est devenu la règle depuis 2008 avec la suppression du samedi matin, voulue par Xavier Darcos, a été récemment fustigé par l’Académie de médecine.

L’inspection générale critique aussi cette semaine qui « épuise » les enfants. En mai dernier, la Cour des comptes est à son tour venue ajouter son grain de sel : « La France pénalise fortement ses écoliers avec une journée surchargée, une semaine concentrée sur quatre jours (...). Cette situation appelle les critiques les plus vives, dans la mesure où elle contribue à aggraver les inégalités. »

Ces deux derniers mois, les conseils d’école ont donc eu la possibilité de revenir à la semaine de quatre jours et demi. Officiellement, les syndicats d’enseignants et les associations de parents d’élèves réclament cette dernière pour « le bien-être de l’enfant ».

Sur le terrain, c’est une tout autre histoire. Le statu quo prévaut. Dans l’académie de Paris, aucun conseil d’école n’a réclamé le retour à la semaine de quatre jours et demi. L’année dernière, les Villes de Grenoble et de Lille qui souhaitaient également convaincre des bienfaits du mercredi matin à l’école se sont heurtées à un refus. Les deux tiers des parents et 60% des enseignants sont contre les neuf demi-journées, selon Paul Bron, adjoint à l’éducation à la Mairie de Grenoble.

Dans le Rhône, seule une école primaire souhaite rebasculer dans le système des quatre jours et demi cette rentrée ! De même, selon une enquête récemment menée auprès des 933 écoles de Gironde par l’inspection d’académie, 87% d’entre elles souhaitent le statu quo. À rebours de tous les rapports, les représentants des conseils jugent à plus de 75% la coupure du mercredi bénéfique pour les enfants.

Neuf écoles sur dix considèrent toutefois que l’instauration de l’aide personnalisée a une conséquence négative : l’allongement de la durée de travail, aussi la moitié d’entre elles suggèrent de réduire les vacances d’été. « En réalité, parents, enseignants et collectivités s’entendent sur le dos des enfants », déplore Marie-Sophie Cambier, professeur des écoles dans la région d’Aix-en-Provence. Les maires sont d’autant moins favorables au changement qu’une demi-journée supplémentaire engage des coûts en matière de restauration et de transports scolaires. Autre difficulté, il faut une cohérence au niveau du quartier, voire de la ville .

Quant aux enseignants, si 76% d’entre eux déplorent une journée trop chargée selon le Snuipp, principal syndicat dans le primaire, ils ne sont pas prêts pour autant à sacrifier leur mercredi. « Nous avons plus d’enseignants se plaignant d’inspecteurs qui veulent imposer le mercredi matin que l’inverse », note Claire Krepper, du SE-Unsa. Ces derniers sont plutôt satisfaits de bénéficier désormais d’une journée entière de repos au milieu de la semaine.

mis en ligne le jeudi 1er juillet 2010
par ML



  
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