Grippe A : le plan pour la rentrée scolaire

Alors que le dernier bilan de l’OMS fait état de 180 000 malades et de 1 462 morts dans le monde, la France et ses écoles se préparent à affronter la grippe A (H1N1).

Pour que la rentrée ne tourne pas au cauchemar et que le retour en classe ne signe pas l’expansion brutale de la pandémie, le ministère de l’Éducation nationale se prépare et envisage la « fermeture préventive de tous les établissements scolaires » si le virus devient plus virulent.

Les recteurs ont déjà reçu une circulaire tandis que les consignes plus précises seront finalisées mercredi, au cours d’un comité interministériel de crise. C’est le préfet, alerté par les recteurs et après concertation avec les ministères de l’Éducation nationale et de la Santé, qui prendra la décision de fermeture. Dans un premier temps, il devrait s’agir de mesures locales, mais les fermetures pourraient s’étendre à toute une ville si l’évolution des cas est rapide.

La doctrine de fermeture des établissements scolaires est un sujet sensible. Puisque les parents sont à la fois inquiets de voir leurs enfants contaminés et réticents à voir l’école fermée plusieurs jours, voire pendant les douze semaines que dure le pic de pandémie. Dans l’état actuel du virus, qui n’est pas très virulent, la seule fermeture durant une semaine des établissements touchés, comme cela s’est vu en juin, est envisagée. « Cela a été efficace », estime Claude Wachtel, spécialiste de la grippe au secrétariat général de la Défense nationale, l’organe qui a rédigé le plan de prévention. Selon lui, l ’épidémie a moins progressé en France qu’en Grande-Bretagne, où la politique était moins drastique et les grandes vacances plus tardives. De fait, les élèves peuvent être contagieux avant même que les symptômes se déclarent. Et la grippe se propage extrêmement vite parmi les enfants. « Les petits sont des réservoirs de virus, explique Claude Wachtel. Ils sont plus vulnérables, plus infectieux et plus longtemps que les adultes. »

Considérations économiques

La fermeture de l’école freine cette contagion. Chaque année, en février, les vacances scolaires agissent comme un coupe-grippe. Le nombre de cas de grippe saisonnière diminue de 15 %, tandis que la pandémie est contenue. La fermeture des établissements scolaires a donc ses avantages pour gérer la charge des structures de soin, en évitant que les enfants soient tous malades au même moment. Cependant, une équipe de recherche franco-britannique a montré, dans The Lancet, qu’une fermeture d’école de trois mois conduirait à 16 % d’absentéisme supplémentaire, les parents à garder leurs enfants et à un manque à gagner compris entre 0,2 et 1 % du PIB britannique.

Le choix de fermeture globale, s’il intègre des considérations économiques, sera cependant dicté par l’éventuelle mutation du virus, qui évolue de façon imprévisible. « En l’absence d’intervention sanitaire, le bilan français pourrait s’établir à une fourchette comprise entre 9 et 21 millions de malades, les décès frappant de 91 000 à 212 000 individus en fin de pandémie. 500 000 à un million de personnes pourraient développer des complications nécessitant leur hospitalisation », peut-on lire dans le plan national de prévention et de lutte « pandémie grippale » du SGDN. En cas de fermeture généralisée de toutes les écoles, des cours du CP à la terminale seront diffusés à raison de six heures par niveau, sur France Culture, France 5 et sur Internet. Le Cned, l’organisme d’enseignement à distance, a enregistré des cassettes cet été et les professeurs sont mobilisés pour répondre à leurs élèves à distance tous les mercredis durant la quarantaine.

mis en ligne le mercredi 12 août 2009
par ML



  
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