La course au meilleur lycée bat son plein

Tous les élèves de Paris entrant au lycée à la rentrée prochaine ont été affectés mercredi, selon le rectorat.

À Lyon, Toulouse, Paris, Mulhouse, Amiens et dans d’autres grandes villes de France, c’est le même tableau depuis le début du mois : des milliers de parents ont fait le pied de grue devant les rectorats en raison des problèmes d’inscriptions de leurs enfants en classe de seconde. Certains n’avaient mercredi, toujours pas d’affectations dans un lycée, d’autres envisageaient un recours administratif, furieux que leur tête blonde ait été affectée dans le « mauvais » établissement qu’ils avaient indiqué tout en bas de leur liste.

La situation est « un peu plus compliquée que les années précédentes », explique Philippe Vrand, le président de la Peep, deuxième fédération de parents d’élèves du public : le taux de redoublement en seconde est plus important que prévu et du coup, les places libérées moins nombreuses. La reconquête du mois de juin, généralisée cette année par Xavier Darcos, a également avivé les tensions. Les affectations se déroulent en effet de façon plus tardive qu’avant, au moment où les parents envisagent de partir en vacances. « Beaucoup se sont sentis piégés », affirme Philippe Vrand. Au ministère de l’Éducation nationale, on fait aussi observer que ces problèmes d’affectation, récurrents, sont liés au fait que de nombreux élèves demandent toujours les mêmes établissements cotés (consultez notre classement des lycées).

Dans la capitale, quelques parents se sont rendus, cette semaine, une rose à la main, devant le lycée qui leur avait été refusé pour exprimer leur mécontentement. Quelque 572 collégiens parisiens scolarisés en troisième sont momentanément restés « sans affectation » pour la rentrée prochaine, pendant plusieurs jours. Mais, mercredi soir tout semblait rentrer dans l’ordre. « 100 % des élèves sont affectés. 83,52 % des élèves des collèges publics sont affectés sur leur premier vœu de lycée général et technologique, 88,01 % sur leur vœu un ou deux et plus de 98 % sur l’un des six lycées qu’ils avaient demandés », a annoncé le rectorat.

Les parents dont l’enfant est issu d’un collège privé, désireux de s’inscrire dans le public ne savent en revanche toujours pas où leur enfant sera affecté l’an prochain. À Paris, leurs dossiers ne sont, en effet, traités qu’après ceux du public. Et ce, bons résultats ou pas. « Nous sommes victimes d’une véritable discrimination », s’indigne une mère qui envisage de saisir la Halde.

Le rectorat, lui, rappelle que les élèves issus du privé n’ont jamais eu de place garantie dans le public. À entendre ces parents, les établissements où il reste de la place sont de piètre réputation ou loin de leur domicile.

Les parents du public semblaient avoir obtenu satisfaction mercredi soir, mais la course à l’échalote « du meilleur lycée » qui prévaut à Paris a demandé bien du travail au rectorat.

Mixité sociale

Un établissement d’excellente réputation dans le très chic VIIe arrondissement de Paris a ainsi reçu moitié moins de demandes cette année, sans doute en raison de rumeurs - non avérées - de trafic de haschisch à l’extérieur de l’établissement. « Les réputations varient d’une année sur l’autre et il est donc très difficile de prévoir les flux d’élèves », affirme un inspecteur.

Avec l’assouplissement de la carte scolaire, l’affectation s’opère désormais en fonction de critères traités par informatique : notes, bonus pour le premier vœu, proximité géographique, bourses, rapprochement de fratrie.

Le but affiché est d’assurer une meilleure mixité sociale et une plus grande liberté de choix. Des déçus affirment que des élèves boursiers sont passés « devant » leurs enfants en dépit de résultats inférieurs. « Une majorité de bons élèves avec 13 à 15 de moyenne n’a aucune affectation alors que des boursiers ayant 11 de moyenne sont pris dans des très bons lycées comme Claude-Monet », soulignait une mère d’élève. C’est un effet de l’assouplissement de la carte scolaire instituée par Xavier Darcos : des lycées cotés ont été, cette année, très demandés par des boursiers, dans certains quartiers de Paris.

LE FIGARO

mis en ligne le jeudi 9 juillet 2009
par ML



  
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