Les pistes de la future réforme du lycée s’esquissent

Le bac scientifique pourrait bien tomber de son piédestal, la voie technologique redorer son blason et les options les plus prestigieuses quitter les lycées de centre-ville pour être mieux réparties sur le territoire. Ce ne sont pas encore des préconisations officielles pour la réforme du lycée, mais ces lignes de force se dégagent, à mi-parcours des consultations de Richard Descoings.

Le directeur de Sciences Po Paris a été chargé le 12 janvier par le président de la République d’une mission de concertation sur le lycée, moins d’un mois après le retrait du projet de réforme porté par le ministre de l’éducation Xavier Darcos. M. Descoings, qui promeut la "diversité" dans son école depuis 2001, au moyen d’une filière dérogatoire d’entrée pour les élèves des zones d’éducation prioritaire (ZEP), tente là d’imaginer un lycée plus égalitaire.

Jeudi 9 avril, il a sillonné, avec le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, les 44e et 45e départements de son tour de France. A force d’une maïeutique rondement menée, il a déjà fait émerger plusieurs pistes. Deux points de la précédente réforme sont rejetés : l’organisation de l’année en semestres, et le découpage des enseignements entre un tronc commun et des modules.

EQUILIBRER LES VOIES

Le sujet des stages et de l’orientation revient comme une constante dans les débats avec des lycéens. Mais aussi la problématique de la hiérarchie entre les filières du bac. L’une des priorités est d’en finir avec la suprématie de la filière scientifique qui fournit 33,4 % des bacheliers généraux (S) et technologiques (sciences et technologies de la gestion, etc.). M. Descoings se demande ainsi : "Pourquoi ne pas renforcer encore les enseignements de sciences en S, afin que seuls les véritables scientifiques la choisissent et non plus tous les bons élèves ?" La question d’enrichir, en mathématiques et peut-être en langues, une filière littéraire en train de se transformer en peau de chagrin avec 11,7 % des bacheliers, est aussi ouverte, afin d’en élargir les débouchés.

Pour équilibrer les voies, il a aussi été fortement suggéré, au cours de ces débats, d’imposer aux directeurs des instituts universitaires technologiques (IUT) d’inscrire plus de bacheliers technologiques. Ces derniers réussissent mieux dans ces formations courtes qu’à l’université.

Les redoublements sont mis en cause : 13 % des élèves passent deux années en classe de seconde, ce que M. Descoings considère comme un gâchis. Le patron de Sciences Po enverrait bien une partie des élèves en 1re, avec un fort soutien dans les disciplines défaillantes. Une aide supplémentaire qui lui semble essentielle aussi pour ceux qui peinent avec la maîtrise de la langue écrite.

Ces préconisations seront remises fin mai. Elles pourraient associer des propositions immédiatement exploitables, pour une réforme menée au lendemain des élections européennes, et des dossiers de plus longue haleine, sur la pédagogie ou l’évaluation. De son côté, M. Darcos a annoncé, vendredi 10 avril dans La Croix, que 116 lycées (sur les 2 626) expérimenteront, comme la loi Fillon de 2005 le permet, une innovation de leur choix à la rentrée 2009.

Maryline Baumard Article paru dans l’édition du 11.04.09.

mis en ligne le jeudi 9 avril 2009
par ML



  
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