Quatre jours et demi de classe pour limiter la casse

Quatre jours et demi de classe pour limiter la casse

La réouverture des écoles le mercredi matin permettrait d’étaler un emploi du temps trop concentré

VÉRONIQUE SOULÉ

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« Toutes les études le démontrent : la semaine de quatre jours, avec six heures de cours quotidiennes, est le pire des systèmes. Seul le ministre de l’Education l’ignore, ou fait mine de l’ignorer, car lorsqu’il était maire de Périgueux, Xavier Darcos s’était prononcé pour un étalement des cours sur quatre jours et demi dans les écoles de sa ville » : Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE, la première fédération de parents d’élèves, a donné le coup d’envoi, hier à Paris, d’une campagne en faveur de la semaine scolaire de quatre jours et demi, avec le mercredi matin.

Rythme.« Si nous ne le faisons pas maintenant, alors que la semaine des quatre jours vient d’être généralisée, ce sera trop tard. Après deux ans, les gens se seront habitués - on s’adapte à tout -, et ce sera impossible de revenir en arrière » : pour Jean-Jacques Hazan, c’est le moment ou jamais pour revenir sur l’une des pires réformes de Xavier Darcos. Dans un mois, les conseils d’école, où siègent des enseignants, des parents d’élèves et des élus municipaux, vont se réunir. Ils vont décider de l’organisation pour l’an prochain, et donc du rythme scolaire. La FCPE va plaider pour que les enfants travaillent le mercredi matin et pour que les quatre autres jours soient allégés - avec au maximum cinq heures de cours.

La question des rythmes scolaires est très passionnelle en France. Les chercheurs, notamment les chronobiologistes, et toute une partie de la gauche estiment que la semaine des quatre jours ne respecte pas l’équilibre de l’enfant. Elle est trop hachée, avec une longue coupure le week-end et une autre le mercredi. « En plus, ce sont les enfants des milieux les plus populaires qui en pâtissent le plus, explique la chercheure Claire Leconte, ils se couchent tard la veille où ils n’ont pas classe, regardent la télé toute la journée et ne récupèrent pas. Leurs parents n’ont pas les moyens de payer des activités. »

Depuis la rentrée, la semaine des quatre jours est de facto la règle : 98 % des écoles la pratiquent. C’est la conséquence de la suppression du samedi matin, avec le passage de 26 à 24 heures de cours hebdomadaires. Officiellement, le ministre a laissé le choix à chaque conseil d’école de décider de la semaine scolaire. Il se défend même mordicus d’avoir imposé les quatre jours, d’autant que « personnellement » il préfère quatre et demi.

Aide. « C’est faux, il n’y a pas eu de réelle liberté de choix, réplique Jean-Jacques Hazan. Si une école ne veut pas les quatre jours, il faut demander une dérogation. Or, celle-ci est très compliquée à obtenir - il faut monter un dossier, arriver à un consensus dans l’école, etc. Et l’inspecteur peut refuser. » La polémique irrite Xavier Darcos, qui y voit une offensive très politique. Ces dernières années, rappelle-t-il, 25 % des écoles pratiquaient déjà les quatre jours et personne ne s’en plaignait.

Mais la situation n’est plus la même. Entre-temps, on a supprimé deux heures de cours par semaine et les programmes ont été alourdis. Du coup, l’élève doit apprendre plus en moins de temps. Pour ceux qui ne suivent pas, il y a bien les deux heures d’aide individualisée. Mais elles se rajoutent aux six heures quotidiennes. Ce qui est très lourd pour un enfant en difficulté.

« Ce ne sera pas facile, car on nage à contre-courant », souligne Paul Bron, adjoint chargé de l’éducation à la mairie de Grenoble (Isère). La ville, favorable aux quatre jours et demi, a lancé une vaste consultation. L’an dernier, 20 % des écoles travaillaient le mercredi. Mais elles ont basculé à la rentrée. Les parents et les enseignants ont pris leurs habitudes. Paul Bron espère revenir en arrière, surtout dans les quartiers défavorisés.

mis en ligne le mercredi 4 février 2009
par ML



  
BRÈVES

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