Les écoles ont casé l’aide aux élèves en difficulté dans la semaine de 4 jours

Les écoles ont casé l’aide aux élèves en difficulté dans la semaine de 4 jours LE MONDE | 24.10.08

Malgré une pluie de critiques, le dispositif d’"aide personnalisée" destiné aux élèves en difficulté s’est mis en place dans les écoles tout au long du mois d’octobre. L’organisation de ces deux heures hebdomadaires dégagées par la suppression des cours du samedi matin avait été laissée à la discrétion des écoles et des communes.

Celles-ci devaient se mettre d’accord pour les répartir sur une semaine de quatre jours, ou quatre jours et demi avec le mercredi matin.

Selon un pointage du ministère de l’éducation, toutes les écoles élémentaires (maternelles et primaires) auraient mis en place l’aide personnalisée. Déjà 1 million d’élèves, soit 19,3 % de l’effectif total, auraient été pris en charge. De source syndicale, on indique que quelques écoles boycotteraient ouvertement le dispositif en ne proposant aucune aide. D’autres au contraire, détourneraient la mesure en la proposant à tous les élèves à tour de rôle.

La plupart des écoles ont opté pour des formules classiques. Pour 42,5 % des élèves, l’aide personnalisée a lieu à la pause de midi. Pour 32,69 % d’entre eux, elle se fait en fin d’après-midi après la classe, et pour 13 % le matin, avant le début des cours. Ces deux heures sont réparties le plus souvent sur quatre jours à raison de 30 minutes par jour.

En revanche, le créneau du mercredi matin est resté très marginal. Selon le ministère, il concerne seulement 4,11 % des élèves, dans 1 100 écoles (sur un total de 55 600). Les syndicats du primaire s’étaient joints aux spécialistes des rythmes scolaires pour dénoncer la fin du samedi matin au nom de l’intérêt des enfants. Ils admettent aujourd’hui que la communauté éducative ne s’est pas battue pour la semaine de 4 jours et demi.

RÉFÉRENDUM

"La réforme s’est faite dans la précipitation, et c’est effectivement la solution la plus simple à mettre en place qui a prévalu", explique Gilles Moindrot, secrétaire général du SNUipp-FSU, majoritaire. La répartition de l’aide sur 4 jours et demi n’a pas fonctionné car "c’est la formule qui demande le plus d’engagement éducatif et financier", analyse Luc Bérille, secrétaire général du SE-UNSA (syndicat des enseignants).

Or, beaucoup d’enseignants n’étaient pas fâchés de libérer leurs mercredi et samedi matin. Quant aux communes, elles ont montré peu d’empressement à organiser cantines et ramassage scolaires pour une demi-journée et un nombre d’élèves limité.

A Arras (Pas-de-Calais), l’école élémentaire Voltaire est une des rares à avoir profité de la suppression du samedi matin pour réorganiser le rythme de ses 340 élèves. "Nous avons raccourci les autres journées, qui se terminent désormais à 16 heures, et remplacé le samedi matin par le mercredi matin", explique Sophie Gosselin, l’une des directrices. Dans cette école placée en réseau d’éducation prioritaire, l’aide personnalisée se fait après la classe de 16 à 17 heures. "Il n’était pas question pour nous de perdre une matinée, car c’est entre 9 h 30 et 11 heures que les enfants sont les plus réceptifs", dit Mme Gosselin, satisfaite d’avoir "fait le choix de rentabiliser le temps scolaire au lieu de privilégier le confort des enseignants et des parents".

Approuvée par référendum par 86,7 % des parents, cette option doit beaucoup à la collaboration de la mairie, qui a accepté de programmer entre 16 h et 17 h 30 les activités sportives qui se déroulaient auparavant le mercredi matin ; ce qui permet de ne pas libérer trop tôt les enfants qui ne sont pas concernés par le soutien. Le premier bilan est positif : "Aucun de nos élèves n’est absent le mercredi matin et les après-midi sont bien calmes", constate la directrice.

Catherine Rollot

mis en ligne le samedi 25 octobre 2008
par ML



  
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