L’assouplissement de la carte scolaire se heurte aux capacités d’accueil des établissements

Principalement opérée pour la première fois par un logiciel, l’affectation, pour la rentrée 2008-2009, des élèves dans les classes de seconde des lycées parisiens est "une réussite", affirme le rectorat de Paris. Le recteur, Maurice Quénet, devait donner des précisions à ce sujet, lundi 30 juin, lors d’une conférence de presse.

"L’avis général des chefs d’établissement est positif", estime pour sa part Albert Munoz, proviseur du lycée Charlemagne, indiquant que 93 % des élèves concernés dans l’académie ont été affectés par informatique. Présentée comme une "suppression de la carte scolaire" des lycées, cette réforme abolit les quatre districts à l’intérieur desquels les voeux des familles étaient formulés. Elle fonde une nouvelle régulation sur une liste de critères objectifs : proximité géographique, élèves handicapés ou malades, boursiers, regroupement de frères ou soeurs, et notes obtenues au collège.

M. Munoz connaît aussi les problèmes de carte scolaire côté collège car, comme une trentaine de ses collègues parisiens, il est à la tête d’une "cité scolaire" qui regroupe les deux types d’établissement. Il espère que l’articulation des deux modes d’affectation permettra de réduire la pression que fait peser sur son collège l’afflux des demandes.Son établissement "historique" et de centre-ville est du genre que convoitent les parents aisés des 18e, 19e et 20e arrondissements. Mais il est d’autant plus "impossible de satisfaire ces demandes" qu’elles ont été amplifiées par l’annonce, en 2007, de l’assouplissement de la carte scolaire, dans la perspective de sa suppression en 2010. N’ayant retenu que la "suppression", de nombreux demandeurs ont été déçus. "Il nous faut accueillir les élèves du secteur et, ensuite, seulement ceux hors secteur selon les critères définis par le ministère", explique le proviseur de Charlemagne.

En 2007, le rectorat a ouvert une classe de 6e supplémentaire à Charlemagne et une autre à Hélène-Boucher, autre cité scolaire. Pour 2008, le ministère a reconduit les critères fixés au niveau national en 2007 (les mêmes que pour les lycées parisiens, sauf les notes, qui ne sont pas prises en compte) et fait passer la consigne de satisfaire un maximum de demandes. Mais les capacités d’accueil n’ont pas changé et forment un butoir.

DÉROGATIONS EN HAUSSE

Toujours à Paris, mais dans un autre univers social et urbain, le collège Jean-Baptiste Clément, dans le 20e arrondissement, doit lutter contre la tendance à l’évitement de la part des milieux aisés. Avec succès jusqu’à présent : il compte 45 % de catégories socioprofessionnelles (CSP) "défavorisées", mais aussi 20 % de "favorisées".

Pour Gilles Zadem, principal depuis cinq ans et responsable, pour Paris, de la commission métier du Syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale (SNPDEN), l’enjeu est de "faire vivre cette mixité sociale", à travers différents dispositifs attractifs (comme une section bilingue), une mobilisation d’équipe et un persévérant travail d’image réalisé avec des parents militants de la mixité. L’assouplissement de la carte scolaire, depuis la rentrée 2007, n’a eu, au final, aucune incidence sur les effectifs de ce collège.

En 2007, les dérogations accordées dans les collèges et les lycées français ont progressé de 20 % - soit 13 653 - pour atteindre un total de 67 110. L’évolution des effectifs d’un établissement peut être attribuée à de multiples causes. "C’est seulement fin septembre que l’on connaîtra vraiment la nouvelle situation de 2008", remarque Nicolas Renard, président de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP) et principal d’un collège à Asnières (Hauts-de-Seine). Luc Cédelle

mis en ligne le lundi 30 juin 2008
par ML



  
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