Tant attendu ! Le rapport Obin : les effets de la suppression de la carte scolaire

Un rapport ministériel dénonce les effets de la suppression de la carte scolaire

Supprimer sans réguler c’est ghettoïser. Voilà ce que démontre un rapport officiel, réalisé par les inspecteurs généraux Jean-Pierre Obin et Christian Peyroux, mis sous le boisseau depuis octobre dernier, mais dont Le Monde du 17 juin publie des extraits.

Selon ce rapport, les nouvelles dispositions prises par le président Sarkozy au printemps 2007, qui consistent à faciliter les dérogations, ont entraîné une baisse de la mixité sociale, accéléré les phénomènes de ségrégation sociale et renforcé la ghettoïsation ethnique.

Pour les inspecteurs généraux, "dans la plupart des départements visités, la question de la survie de certains collèges est ouvertement posée... C’est aux deux extrémités de la hiérarchie des établissements que la mixité sociale est mise le plus rudement à l’épreuve : dans les établissements les plus convoités, il y a peu d’élèves de condition modeste ; dans les collèges les plus évités, ce sont les catégories favorisées qui ont disparu."

Alors que le ministre a promis la suppression de la carte dès la rentrée 2008, les recommandations des inspecteurs sonnent comme une urgence. Ils relèvent que "l’objectif d’amélioration de la diversité sociale n’a en général pas été l’objet d’une attention prioritaire" et demandent une politique volontariste en ce domaine sous la forme d’un indicateur de suivi de la mixité sociale donnant droit à des aides et de la fermeture des établissements ghetto.

C’est que les pays qui pratiquaient la liberté de choix totale (la Belgique, l’Angleterre) en sont revenus et sont en train d’instaurer des règles. C’est cette gestion régulée que préconisait aussi Nathalie Mons, dans un article écrit pour le Café. "Tout dépend de la façon dont est conduite la réforme de la carte scolaire" écrivait-elle. "La recherche que j’ai menée sur les politiques de libre choix de l’école montre que dans les pays de l’OCDE il existe deux grandes voies de réforme de la sectorisation classique.

Dans un premier cas, que j’ai appelé « le libre choix total », les familles choisissent l’école de leurs enfants et les établissements sélectionnent les élèves qu’ils souhaitent recruter. Il n’y a pas de médiateur entre les parents et le chef d’établissement qui - lorsqu’il est à la tête d’un établissement prestigieux - s’avère être le décideur final... La carte scolaire peut également être réformée selon une seconde logique que j’ai qualifiée de « libre choix régulé ».

Dans ces pays, si le choix des parents s’impose comme la règle de base de l’organisation, les inscriptions sont cependant régulées en aval par les autorités locales en charge de l’affectation des élèves... Dans le premier cas, le libre choix total conduit à des inégalités sociales renforcées sans que l’efficacité du système en général soit améliorée". C’est apparemment bien vers cela que nous emmènent les choix gouvernementaux. LE RAPPORT

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RAPPORT OBIN
EFFET NÉFASTE SUPPRESSION CARTE SCOLAIRE

mis en ligne le lundi 30 juin 2008
par ML



  
BRÈVES

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