Le lycée Ronsard, à Vendôme, bien noté

Le lycée Ronsard, à Vendôme, bien noté LE MONDE | 02.04.08

On ne le verra jamais au Top 50 des meilleurs lycées de France. Et pourtant, au regard des indicateurs que publie le ministère de l’éducation nationale, mercredi 2 avril, le lycée public Ronsard de Vendôme (Loir-et-Cher) fait figure de pépite.

Au baccalauréat 2007, 96 % des élèves ont décroché leur diplôme, soit dix points de mieux que ce qu’on pouvait attendre d’eux, compte tenu de leur âge et de leur milieu sociologique. Surtout, ces très bons résultats ne sont pas le fait d’une sélection à outrance - ni dans le recrutement des élèves ni pendant leur scolarité - comme la pratiquent certains lycées d’élite. Bien au contraire : à Ronsard, 81 % des élèves de seconde ont obtenu le bac là où, pour le même type d’élèves, les résultats nationaux atteignent 71 %.

Le proviseur, Alfred Pielot, a son explication : "On met le paquet sur la classe de seconde. Je considère que c’est le véritable point d’ancrage de la réussite au lycée." Tous les ans, les élèves de seconde ont droit à une rentrée à part et M. Pielot défile dans les classes pour porter la bonne parole : "L’objectif majeur, cette année, c’est de maîtriser la qualité de l’écrit", leur explique-t-il, entre autres.

Les professeurs principaux surveillent, quant à eux, leurs élèves de seconde comme le lait sur le feu et les aident avec les conseillers d’orientation psychologues à trouver leur voie ou à se remotiver à travers différents ateliers.

Marion, 17 ans, a bénéficié de cet encadrement rapproché. Elle était démotivée à son arrivée, ses notes s’en ressentaient : 4 de moyenne en français, 8,5 en maths, 6 en sciences de la vie et de la terre. Ses parents souhaitaient qu’elle fasse une 1re S, forts de ses bons résultats en 3e dans les matières scientifiques. Mais, en février, à la faveur d’un atelier "orientation", Marion s’est découvert un goût pour les études plus littéraires.

Un deuxième atelier, organisé en direction des élèves en difficulté, a confirmé ses choix. "Je veux être journaliste et faire une prépa Sciences Po ou un IUT. Et je donnerai tout ce que je peux pour y arriver." La motivation retrouvée, les notes ont suivi. Sa moyenne en français a grimpé à 14,5.

Avec un effectif de 1 180 élèves, l’ambiance est très conviviale à Ronsard. Des animations soudent l’équipe éducative et les élèves. Dès 2002 s’est mis en place un projet d’établissement centré sur la seconde. "Il faut déceler au plus tôt les élèves en difficulté, explique Aurore Plessis, professeur principale. On n’attend pas la fin du premier trimestre, mais on fait un mini conseil de classe juste après les vacances de la Toussaint." Et quand les choses dérapent, contact est pris avec les élèves et les parents afin de comprendre ce qui ne va pas.

Fait rarissime dans les établissements scolaires, les élèves sont invités à participer au conseil de classe quand leur cas est évoqué. "On leur demande pourquoi ils ont baissé dans telle ou telle matière. Ils n’ont pas la sensation d’être des pions", poursuit Aurore Plessis. Leur participation est facultative mais, dans tous les cas, chaque conseil de classe fait l’objet d’une restitution collective en classe.

Pour éviter l’absentéisme au moment des contrôles, tout devoir manqué doit être fait au retour dans le bureau du conseiller principal d’éducation (CPE). "Ce qui me semble important, c’est que nous travaillons en équipe, en concertation avec les professeurs. Mais, bien sûr, nous connaissons nous aussi des échecs", remarque Michèle Gayet, la CPE responsable des élèves de 2de.

Parfois, la sanction tombe. Une élève en terminale STG (sciences et techniques de gestion), qui ne travaillait plus, a fait l’objet d’une exclusion de trois jours. "Cela a fait l’effet d’un électrochoc et la gamine s’est remise au travail", remarque Aurore Plessis. "Chaque année, nous accueillons des élèves redoublants d’autres établissements et ils nous disent : "Vous êtes fous à Ronsard, on n’a jamais bossé comme ça"", s’amuse le proviseur.

Le lycée compte des filières générales (L, S, ES), technologique (STG), ainsi qu’une section d’enseignement professionnel (vente action marchande, comptabilité et secrétariat). "Cette diversité nous aide à déterminer la filière de réussite de l’élève, commente le proviseur. Elle nous donne une sérénité de gestion."

Chaque année, deux ou trois élèves de seconde intègrent les filières professionnelles et des jeunes de BEP passent en filière technologique. C’est ce que souhaiterait faire Rodrigue, 16 ans, actuellement en BEP. "J’ai des camarades qui l’ont fait l’an dernier. De savoir que c’était possible, cela m’a motivé", explique-t-il. Seul écueil, l’adolescent fait de la boxe de manière intensive et a des résultats insatisfaisants à l’écrit. "J’ai peur que tu aies beaucoup de difficultés en 1re technologique, lui explique sa professeure de français et d’histoire, Pascale Goumet-Beauvais. Ce que nous voulons, c’est que tu sois heureux."

Martine Laronche

mis en ligne le mercredi 2 avril 2008
par ML



  
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