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Stages CM1 CM2 : pas de vacances pour les nuls !

C’est lundi 3 mars que les professeurs des écoles ont eu la joie d’apprendre qu’ils avaient jusqu’au 15 mars pour se décider à conduire un stage de remédiation à destination des élèves en grande difficulté pendant les prochaines vacances de Pâques !

Cette note de service (il ne s’agit pas d’une circulaire, vous pouvez donc refuser !!!) stipule que ce stage doit concerner les élèves de CM1 et de CM2 en échec en français et en mathématiques (ah les fondamentaux...) afin de leur offrir une remise à niveau... en quelques 15h (3h par jour sur 5jrs).

Ces stages se dérouleront donc une semaine à Pâques, puis la première semaine et la dernière semaine des vacances d’été. Les écoles peuvent se regrouper. Il y aura 6 enfants maximum par groupe de travail. La Mairie sera chargée d’ouvrir les locaux scolaires.

L’organisation de tels stages nécessite l’engagement de tous (et oui, même si vous n’êtes pas volontaire) et ce n’est pas peu dire que cela représente une sacrée charge de travail supplémentaire : conseil d’école exceptionnel pour présenter le projet (le genre de réunion qui se prépare...), parents à recevoir, projet d’école à mettre à jour, bilan de compétences à établir et à transmettre à l’enseignant qui sera chargé du stage, communiquer en fin de stage les évaluations post-stage aux familles et à l’enseignant responsable des élèves...

Bref, pour beaucoup d’entre vous, vous travaillerez plus sans gagner plus, contrairement au dicton ambiant !

Tout ça pour quoi ? Peut-on imaginer un instant que ce dispositif soit efficace ? En vrac, nos multiples sources d’inquiétude :
  les élèves qui vont devoir travailler pendant que les autres sont en vacances seront-ils mieux disposés pour apprendre ? Ne seront-ils pas mis à l’index par les "bons" élèves ?
  il n’est nullement fait état de l’organisation d’un ramassage scolaire, alors...
  et pour les familles recomposées, quid de l’organisation des vacances ?
  l’occasion de générer une nouvelle source de conflits entre collègues volontaires et réfractaires
  cette mesure ne serait-elle pas l’anti-chambre de l’annualisation du temps de travail (et moins de vacances pour les profs) ou la solution aux fameuses 2h du samedi matin supprimé ?

A Sud Education, nous pensons qu’il vaudrait mieux, avec tout cet argent, créer des postes pour réduire les effectifs au sein des classes... Soit prendre le problème des élèves en difficulté à la base et non pas par racommodage.

Sud Education incite et soutient tout collègue qui refusera ces stages .

Nous dénonçons cette démarche démagogique auprès des parents. Comment imaginer que ces quelques heures d’enseignement vont permettre de remédier aux problèmes des élèves en grande difficulté ? Comment le Ministère de l’Education Nationale peut-il se flatter d’une telle mesure, alors même qu’il met en péril les vrais moyens efficaces pour soutenir ces élèves : suppressions radicales des postes d’enseignants et, de ce fait, augmentation des effectifs au sein des classes, diminution drastique des RASED (Réseaux d’Aide Spécialisée aux Elèves en Difficulté), remplaçants... ?

La solution n’est pas plus d’école, mais une meilleure prise en charge.