Les écoliers français lisent de moins en moins bien

Les écoliers français lisent de moins en moins bien

Marie-Estelle Pech LE FIGARO

Une nouvelle enquête internationale confirme les scores très moyens des jeunes Français. L’école privée s’en sort mieux. » Consultez l’intégralité des résultats en PDF (en anglais) » Comparez avec les évaluations pour les matières scientifiques (en anglais)

Les enfants français ânonnent en lecture. Ils sont au-dessous de la moyenne si on les compare à leurs camarades étrangers. Et leurs ré­sultats sont en baisse depuis 2001. Tel est l’enseignement d’un rapport amé­ricain publié par le Programme international de recherche en lec­ture scolaire (PIRLS) du Boston College, après avoir testé les aptitudes de lecture de quelque 215 000 en­fants dans 40 pays, l’an dernier.

Malgré un fort taux de scola­­ri­sation en maternelle et un effort fi­nancier important, la France pié­tine. Dans l’enquête qui vient de paraître, notre pays arrive en 27e position sur 40 États, dont une ma­jorité de pays européens. Elle a perdu quatre points par rapport à l’édition précédente, en 2001.

La Russie, Hongkong et Singapour sont les trois premiers du classement. Le Luxembourg, l’Italie, la Hongrie, la Suède, l’Allemagne ou la Bulgarie sont également très au-dessus de la moyenne. Les moins performants sont le Koweït, le Ma­roc et l’Afrique du Sud.

L’étude fait part d’une « troublante » tendance à la baisse du plaisir de lire depuis 2001 dans tous les États : seuls la moitié des enfants affirment qu’ils apprécient les li­vres. Et ils sont à peine un tiers à dire qu’il leur arrive de lire « pour le plaisir ». Comme en 2001, l’aptitude de lec­ture des filles est supérieure à celle des garçons (score moyen de 509 sur 600 contre 492 pour les garçons).

La légère érosion des résultats pour la France s’observe pour toutes les compétences évaluées : donner des définitions de mots, trouver l’idée principale d’un texte, comparer des informations, déduire que tel événement a entraîné tel autre, etc.

Autre révélation, l’école privée réussit mieux que l’école publique, contrairement à ce qui se passait en 2001. Ainsi, le niveau des enfants scolarisés dans le public baisse d’une dizaine de points et il augmente d’autant dans les écoles privées. Le niveau des enfants inscrits en ZEP, lui, ne bouge pas. Pour le linguiste Alain Bentolila, chargé de mission sur l’école maternelle par le ministre de l’Éducation, Xavier Darcos, les résultats de la France ne sont pas liés à la question des méthodes de lecture (globale ou syllabique) : « Ce n’est pas si simple. La Grande-Bretagne, qui a imposé la méthode syllabique, est très mal classée. »

Vocabulaire « très insuffisant »

Le problème principal est que les enfants arrivent au CP avec un stock de vocabulaire « très in­suffisant ». Ni les crèches françaises ni l’école ma­ternelle ne pallient ce manque. La formation des maîtres sur la lecture - une quinzaine d’heu­res - serait insuffisante. Pendant leur scolarité, les enfants « passent de classe en classe sans que l’on vérifie jamais leur ni­veau pour re­médier à leurs faiblesses », assure-t-il. Et si le privé réussit mieux que le public, c’est « parce que les enfants sont mieux évalués » et parce qu’« on y passe beaucoup plus de temps à lire et à écrire que dans le public », estime Alain Bentolila.

Xavier Darcos a récemment re­gretté que « même la Bulgarie » soit placée devant la France. Il en­tend donner « une priorité absolue » à l’ap­prentissage du français tout au long de l’école primaire. Les objectifs de l’école maternelle vont également être repensés.

mis en ligne le mardi 4 décembre 2007
par ML



  
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