Un plan pour réduire l’échec scolaire en primaire

Un plan pour réduire l’échec scolaire en primaire

CHRISTINE DUCROS et MARIE-ESTELLE PECH. Publié le 29 octobre 2007

Pour diviser l’échec scolaire par trois en cinq ans, le ministre de l’Éducation Xavier Darcos entend engager une réforme en profondeur de l’école primaire.

LE MINISTRE de l’Éducation a l’ambition de diviser par trois l’échec scolaire en primaire d’ici à cinq ans : il veut que les 15 % d’élèves en grande difficulté à l’entrée en sixième ne soient plus que 5 %. Un objectif qui passe, selon lui, par une réforme de l’école primaire.

Pour sauver les petits naufragés du système scolaire, Xavier Darcos veut commencer par redonner son rôle d’ascenseur social à l’école. Un rôle qu’elle a perdu : l’échec scolaire est très loin de frapper toutes les classes sociales de la même façon. Ainsi, si 18 % des élèves qui entrent au collège ont déjà redoublé une fois, il n’y a parmi eux que 3 % d’enfants d’enseignants, tandis que 41 % sont fils et filles de chômeurs et 25 % enfants d’ouvriers.

Il va donc demander aux enseignants de redoubler d’efforts en direction des écoliers les plus en difficulté. « Nous allons donner plus à ceux qui ont moins », insiste-t-on au sein de son cabinet. La suppression de l’école le samedi matin, annoncée récemment, constitue la pierre angulaire de cette réforme. Car une partie des deux heures dégagées dans ce cadre sera désormais utilisée en cours de soutien pour les plus fragiles. Ces temps d’accompagnement éducatif prévus pour les élèves en difficulté, répartis pendant la semaine à raison d’une demi-heure par jour, doivent permettre à l’enseignant d’expliquer à l’élève ce qu’il n’a pas compris, sans pour autant lui faire refaire la même chose qu’en classe. Une partie de ces heures pourrait aussi être consacrée à des rencontres parents-enseignants.

Stages intensifs durant l’été

Une autre bouée de sauvetage sera par ailleurs lancée aux élèves en perdition juste avant leur entrée en sixième : dans leur cursus primaire, les enfants sont aujourd’hui évalués deux fois, en CE1 et en CM2. Le ministre souhaite que ceux qui auront eu de piètres performances à ces évaluations nationales se voient proposer des « stages » intensifs de quinze jours de soutien ou de remise à niveau durant les vacances de printemps ou d’été. Cette aide supplémentaire constitue aussi un moyen de damer un peu le pion aux associations de soutien scolaire privées, toujours plus florissantes. Les enseignants volontaires qui accepteront d’encadrer sur leur temps de vacances ces élèves seront rémunérés en plus pour ce travail, selon des modalités qui restent à définir.

Enfin, Xavier Darcos promet de ne pas imposer aux professeurs une méthode. Pas question par exemple de promouvoir la méthode syllabique pour apprendre à lire, comme le souhaitait son prédécesseur. « Au contraire, dit-on au sein de son cabinet, nous voulons laisser la place à l’innovation pour que les profs puissent tout tenter. » Place à la liberté pédagogique, donc, mais avec une limite de taille : l’obligation de résultat.

La suppression des deux heures de cours hebdomadaires nécessite par ailleurs une refonte des programmes scolaires. Ils seront recentrés sur les apprentissages fondamentaux, notamment la lecture, l’écriture et le calcul. « Car, dit le ministre, on se disperse trop à l’école. » Traduisez, désormais les enfants passeront plus de temps devant leur livre de lecture et moins dans des activités considérées comme superflues. Selon une récente enquête internationale, les petits Français se classent en dessous de la moyenne européenne en ce qui concerne la maîtrise de leur langue. Ils seraient 34e sur... 40. « N’oubliez pas que, nous sommes en Europe, l’un des pays où les enfants ont le plus d’heures de cours en primaire ! », rappelle l’entourage du ministre lorsqu’on demande quelles seront les matières sacrifiées.

Les expressions souvent jargonnantes des programmes seront quant à elles « simplifiées » pour qu’elles soient davantage accessibles aux parents. À voir ces derniers si nombreux acheter les programmes scolaires chez XO, inoxydable succès de librairie d’année en année, le ministre a par ailleurs décidé dès la rentrée 2008 de leur distribuer un résumé de leur contenu.

Autre nouveauté, les programmes seront donnés pour avis aux parlementaires. La commission des affaires culturelles pourra émettre des observations : le ministre se met ainsi en position de rendre des comptes à la nation.

mis en ligne le lundi 29 octobre 2007
par ML



  
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