Vous porteriez tout ça, vous ?

Vous porteriez tout ça, vous ?

vendredi 5 octobre 2007

Aucun adulte n’y résisterait. Imaginez que chaque jour vous partiez au travail avec 22 kg sur le dos. C’est pourtant le lot de milliers d’élèves qui vont en classe avec environ 9 kg sur les bretelles ! Les parents attendent des mesures.

HUIT à neuf kilos. C’est ce que transporte Victor, 12 ans, élève de cinquième et demi-pensionnaire, matin et soir entre sa maison et son collège du Val-de-Marne. Dans le sac de toile, qui bat, bretelles tirées par le poids sur l’arrière des cuisses au lieu d’être vissé sur le haut du dos, hier, le « strict nécessaire » pour cinq matières et sept heures de cours.

Soit quatre grands livres, un classeur, des feuilles, trois cahiers de 200 pages et deux autres moitié moins épais, deux trousses - parce qu’une seule ne suffit pas pour le matériel d’écriture ordinaire et l’assortiment de feutres et crayons de couleur... Des milliers de collégiens subissent ce même régime, quand ils ne portent pas plus certains jours.

« Il s’agit de santé publique »

Pour « visualiser », imaginez autant de bouteilles de lait d’un litre. Aucun parent n’enverrait son gamin faire de telles courses tous les jours. « Aucun adulte ne part travailler chargé de la sorte », observe surtout Faride Hamana, « patron » de la FCPE, première association de parents d’élèves, qui entame lundi une campagne nationale de pesée des cartables et s’est livrée, avec l’aide de médecins à un jeu d’équivalence édifiant. Quand un enfant de poids moyen de 11 ans porte 9 kg, c’est comme si son père (un adulte « moyen » de 80 kg) partait au travail avec un attaché-case de 22 kg... soit le poids maximum autorisé d’une valise quand on part en vacances en avion. « Et on ne la transporte pas sur le dos, en courant ou en sautillant comme un enfant », grince le kinésithérapeute parisien Daniel Ribaud-Chevrey. Président de Grandir en France, il milite depuis plus dix ans aux côtés de la FCPE pour que le problème soit enfin pris à bras-le-corps. En 1995, Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l’Enseignement scolaire, signait pourtant une circulaire afin que le cartable ne dépasse pas 10 % du poids de l’enfant. Soit, aujourd’hui, pour un élève de 35 kg en sixième, pas plus de 3,5 kg ! On en est loin. « Chaque réunion de rentrée, les profs prennent les devants pour dire qu’ils sont conscients du problème... et justifier leur choix de matériel », soupire une maman.

Pour la FCPE, « il faut un comité interministériel santé-éducation, et une charte nationale », bref un « dispositif législatif qui pèse plus que les circulaires », ironise Faride Hamana. « Il s’agit de santé publique, prévient le kiné Daniel Ribaud-Chevrey. Le mal de dos est une maladie qu’on ne sait pas guérir et qui coûte cher. Même si le poids du cartable n’est pas seul en cause. » Au moment de la rentrée, le ministre Xavier Darcos avait promis de s’y attaquer. Selon nos informations, il pourrait se positionner sur le sujet avant le week-end. Et le début des pesées.

Le Parisien vendredi 5 octobre 2007

mis en ligne le vendredi 5 octobre 2007
par ML



  
BRÈVES

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