Des enseignants vont boycotter la lettre de Guy Môquet

La décision de Nicolas Sarkozy de faire lire le document dans tous les lycées irrite le syndicat Snes, qui dénonce une « tentative d’instrumentalisation de l’histoire au prétexte de l’école républicaine ».

C’était sa « première décision » de président. Le 16 mai, quelques heures seulement après son investiture, Nicolas Sarkozy annonçait avec émotion qu’il ferait lire chaque 22 octobre dans tous les lycées la dernière lettre de Guy Môquet, résistant communiste fusillé à 17 ans par les Allemands en 1941 à Châteaubriant.

Une « injonction » aux « équipes éducatives » inacceptable pour le syndicat enseignant Snes, dont le Conseil national appelle à ne pas « commémorer le souvenir de Guy Môquet et de ses 26 compagnons fusillés ». Refusant « toute pression », il se veut « vigilant face à toute tentative d’instrumentalisation de l’histoire et de la mémoire collective au prétexte de l’école républicaine ».

« Pas de sanctions contre les récalcitrants »

« On récupère des figures historiques pour créer un semblant d’unité nationale, estime Frédérique Rolet, porte-parole du Snes, qui dénonce « une intrusion politique dans l’espace laïc de l’école ». « Mais on ne peut toutefois pas parler d’un retour à l’ordre moral, ni d’une mise au pas des enseignants », tempère-t-elle.

Le Snes estime encore que « l’enseignement de l’histoire ne se construit ni par le recours à l’émotionnel ni par l’identification collective sans recul critique. Pour des raisons à la fois pédagogiques et déontologiques, la lecture de la lettre de Guy Môquet ne peut s’envisager en dehors des programmes officiels et des progressions pédagogiques élaborées par les enseignants qui seuls garantissent qu’elle soit replacée dans son contexte historique d’élaboration. »

Contacté par lefigaro.fr, le cabinet du ministre de l’Education nationale Xavier Darcos assure qu’il n’y aura « pas de sanctions » contre les contestataires, la lecture de la lettre n’étant « pas une obligation ». Une circulaire du ministère précise les modalités de la mise en œuvre de la commémoration. Mais si le ministère ne veut pas jouer le père fouettard, il ne cache pas son souhait de « voir plus de volontaires que de récalcitrants » rendre au hommage au jeune fusillé.

mis en ligne le jeudi 4 octobre 2007
par ML



  
BRÈVES

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