Darcos sonne la fin de l’école le samedi

Darcos sonne la fin de l’école le samedi

lundi 24 septembre 2007

A partir de la rentrée 2008, la semaine devrait s’arrêter le vendredi en primaire.

Finis les samedis matins au pas de course où, au lieu de traîner au lit, il faut déposer les enfants à l’école. A moins d’un retournement de dernière minute, le ministre de l’Education Xavier Darcos annoncera fin octobre la suppression des cours le samedi, dans le cadre de son grand plan sur l’école primaire. Une mesure, prévue pour la rentrée 2008, qui devrait relancer la question, toujours brûlante, des rythmes scolaires.

« A mon avis, le principe de cette suppression est acquis », explique Faride Hamana, le président de la FCPE, la plus puissante fédération de parents d’élèves classée à gauche. Lors de sa rencontre la semaine dernière avec le ministre, dans le cadre d’une série de consultations, il a ainsi plutôt été question de « l’après », c’est-à-dire de l’organisation de la semaine sans le samedi. « Nous, nous demandons un transfert des cours du samedi matin vers le mercredi matin, explique-t-il, l’autre solution est la semaine des quatre jours, déjà pratiquée dans certains endroits. Mais nous sommes contre : elle implique une réduction des heures d’enseignement et pénalise certains enfants » qui ne peuvent être aidés scolairement chez eux.

Divorcés. Au ministère, on se refuse à confirmer, soulignant qu’il s’agit d’un plan d’ensemble, destiné à remédier aux faiblesses du primaire, et que le rythme scolaire n’en est qu’une partie. Pourtant Xavier Darcos n’a pas caché sa volonté de revoir les samedis travaillés. D’abord, cela gêne la vie de famille. A Paris, par exemple, où il y a cours un samedi sur deux, cela complique les choses pour les parents divorcés - lorsque par exemple le père prend les enfants un samedi sur deux. Il y a aussi les familles qui veulent partir en week-end et souvent n’envoient pas leur enfant le samedi. Pour celles, nombreuses, qui n’ont pas de maison de campagne, Xavier Darcos a déjà annoncé avoir pris contact avec le maire de Paris Bertrand Delanoë pour que des activités soient organisées dans les écoles le samedi matin. Aujourd’hui plus d’un tiers des élèves ont un calendrier scolaire particulier. Quelque 24 % ont la semaine des quatre jours, ne travaillant ni le mercredi ni le samedi. Du coup, leurs vacances sont réduites. Les autres ont en général, une alternance de semaines de quatre jours et de quatre jours et demi (le mercredi ou le samedi). Cela explique les rentrées en cascade du primaire en août-septembre. Darcos voudrait y remettre un peu d’ordre.

Digestion. Mais la suppression du samedi ne résout pas tout. Elle fait plaisir à une classe moyenne plutôt prospère qui part en week-end, mais elle rouvre la question tant discutée de l’organisation du temps de travail. Pour les partisans de la semaine des quatre jours, cela permet aux élèves de digérer leurs cours le mercredi. Leurs parents apprécient, eux, les vacances moins longues l’été. Pour ses opposants, l’élève subit trop de coupures et les reprises sont difficiles. C’est en outre socialement injuste : seules les familles favorisées en profitent pour inscrire leurs enfants à des activités intéressantes.

Présidente de la Peep, fédération classée à droite, Anne Kherkove, qui a rencontré Xavier Darcos vendredi dernier, est partagée : « Nos enquêtes font remonter que nos responsables sont divisés à cinquante pour (le samedi), cinquante contre. Peut-être faudrait-il revoir plus largement la journée et le trimestre en préservant le principe de 6 à 7 semaines de cours et de 2 semaines d’arrêt. » Reste au ministre à harmoniser tous les points de vue.

Libération du 24 septembre 2007

mis en ligne le lundi 24 septembre 2007
par ML



  
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