Bac : "le lycée 100 %

Bac : "le lycée 100 %

samedi 9 juin 2007

À la veille de l’examen, les candidats du lycée privé de Tersac ne sont guère stressés. Ici, on affiche depuis des années 100 % de réussite. Mais, pour y parvenir, on file droit.

MEILHAN-sur-Garonne, sur les bords du canal du Midi, tout près de Marmande, dans le vaste parc du lycée de Tersac. Vêtus d’un uniforme bleu impeccable - même chemise bleu clair et cravate rayée aux couleurs de l’école pour les garçons, jupe plissée marine pour les filles -, Rémi, Camille, Guillaume, Charlie, Chloé, Mathieu ou Inti pourraient passer pour des touristes tout droit sortis de Cambridge.

Ils sont élèves de terminale et, à trois jours des épreuves du bac, embarquent pour une drôle de croisière : une révision du programme d’anglais au fil de l’eau. Clapotis et chant des oiseaux pour mieux assimiler la langue de Shakespeare : la méthode est ambitieuse mais appréciée. « Que ce soit sur un bateau ou dans une salle, les profs multiplient depuis des semaines des entretiens de simulation, ça va aller », confie Thibaud, plein d’assurance. « Depuis que je suis ici, j’apprends à apprendre, forcément ça porte ses fruits », ajoute Guillaume en embarquant.

Une confiance justifiée par les statistiques : depuis plus de dix ans, le lycée de Tersac affiche 100 % de réussite au bac toutes séries confondues ! La recette, c’est Olivier Gauthier, le directeur de cet établissement non confessionnel, qui la donne : « Nous n’accueillons pas seulement des collégiens et lycéens brillants, mais dans nos classes, il n’y a jamais plus de quinze élèves. Le dernier quart d’heure de chaque cours est consacré à vérifier si la leçon du jour a été assimilée par tous. »

Et puis, de façon un peu plus musclée, ici, la chasse aux cancres est permanente : à moins de 9,5 aux épreuves du bac blanc de janvier, les lycéens sont collés durant un bon mois. Et, s’ils ne font pas d’efforts, ils prennent la porte ! La vaste bâtisse de pierres qui abrite l’établissement serait-elle une sorte de pensionnat à l’ancienne dirigé d’une main de fer ?

« Village mondial »

Élève médiocre devenu surveillant d’internat puis professeur d’histoire-géo, le directeur a quitté une Éducation nationale qu’il jugeait « trop rigide » et a racheté cet établissement en 1992 avec un associé. « Nous donnons aux élèves le goût de l’effort, de la rigueur mais Tersac n’est pas une taule. Nous sommes un petit village mondial où 180 enfants de 25 nationalités et de toutes confessions se côtoient. Ici, on parle toutes les langues et on en apprend trois dès la sixième », martèle-t-il.

Un tiers des élèves viennent de Chine, de Russie, de Corée, d’Afrique, de Suisse, de Grande-Bretagne... D’autres ont des parents expatriés qui misent sur l’éducation haut de gamme à 15 000 euros l’année donnée ici. Enfin, certains viennent de Paris ou du Sud-Ouest pour tenter de décrocher le bac avec une mention.

Une chose est sûre, à Tersac, on ne badine avec le règlement. Un exemple ? La cigarette est bannie des lieux. Pour l’avoir oublié, deux élèves ont été mis à la porte. Quant aux lycéennes irlandaises, elles se souviendront longtemps du goût des bières qu’elles avaient consommées un samedi soir. Elles ont dû s’acquitter de TUT, traduisez des travaux d’utilité tersacaise.

Sous l’impulsion d’Olivier Gauthier, les cours de savoir vivre, de politesse, de culture générale ou de rugby valent désormais ceux de physique ou de français. « On peut être un crack en maths et dénué de tout humanisme. Or, croyez-moi, décrocher un premier prix d’éthique à Tersac vaut bien une mention au baccalauréat », dit-il.


Le Figaro du 9 juin 2007

mis en ligne le lundi 11 juin 2007
par ML



  
BRÈVES

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