Dans un rapport sur « la situation morale et matérielle des professeurs », remis le 10 mars à Nicolas Sarkozy, Xavier Darcos, ancien ministre délégué à l’enseignement scolaire, propose l’ouverture d’une négociation globale sur la fonction enseignante.
Alors que la campagne présidentielle bat son plein, les enseignants viennent de se trouver un nouvel avocat de choix : Xavier Darcos. L’ancien ministre délégué à l’enseignement scolaire recommande en effet au candidat UMP, Nicolas Sarkozy, « un moratoire ou une suspension du décret de Robien du 14 février 2007 sur la suppression des décharges pour responsabilités exceptionnelles » : «
Ce décret cristallise toutes les oppositions, car il supprime 45 000 heures à la rentrée 2007, soit 2 800 équivalents temps plein. » La proposition figure au sein d’un rapport consacré à « la situation morale et matérielle des professeurs en France » et remis le 10 mars à l’actuel ministre de l’intérieur.
Selon Xavier Darcos, la suppression des décharges est « une décision assez brutale [qui] frappe exclusivement les meilleurs de nos professeurs ». Or, poursuit l’actuel représentant de la France auprès de l’OCDE, « rien ne se reconstruira sans eux ». Xavier Darcos encourage donc le candidat UMP à organiser « dès la prise de fonction du président de la République et l’ouverture de la nouvelle législature, une négociation globale sur la fonction enseignante au XXIe siècle ». Les efforts à mener devront « porter sur les personnes plutôt que sur les structures ».
Ainsi, les enseignants en début de carrière pourraient obtenir une prime de « première affectation ». Les enseignants en fin de carrière pourraient quant à eux se voir offrir des modulations de service, voire un droit à une année sabbatique.
L’ancien ministre propose également de définir une « typologie » des métiers de l’enseignement (professeur en quartier sensible, professeur en lycée des métiers, etc.). A chaque métier correspondrait une prime. Pour redonner de l’autonomie aux lycées et collèges, il défend l’idée d’une hausse des heures supplémentaires affectées à chaque établissement. Chacun des actes éducatifs (études surveillées, soutien, tutorat, etc.) réalisés serait alors rémunéré sur ce budget. Afin de financer ces mesures, Xavier Darcos estime que « des marges de manœuvre et de négociation existent : encore environ 20 000 ETP de décharges statutaires et de mise à disposition sont récupérables ».
Une proposition qui entérine paradoxalement la politique de suppression des décharges statutaires lancée par Gilles de Robien.
RAPPORT DARCOS