Certains manuels scolaires sont en retard d’une rentrée

Lobbying de la part des éditeurs scolaires ou scandale pédagogique ? Au collège, la moitié des élèves de 6e (soit 400 000) ne disposeraient pas de manuels conformes aux programmes en langues vivantes, et 13 % (soit 100 000) de ceux de 5e en mathématiques, en sciences physiques ou en sciences de la vie et de la Terre.

C’est ce qu’ont affirmé, mardi 27 mars, les représentants du Syndicat national de l’édition (SNE) et l’association Savoir livre, animée par six éditeurs scolaires (Belin, Bordas, Hachette, Hatier, Magnard et Nathan).

Pour ces derniers, dont les ventes sur ce secteur sont en baisse, cette situation "inédite" s’expliquerait par la mise en oeuvre de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) en 2006. Contrairement aux écoles primaires où les manuels sont payés par les communes, et aux lycées par les régions, le financement des manuels au collège incombe à l’Etat. Alors qu’auparavant des crédits spécifiques étaient consacrés aux manuels scolaires, désormais les chefs d’établissement reçoivent des rectorats une enveloppe globale qui sert à financer non seulement les manuels, mais aussi le remboursement des droits de photocopie, les carnets de correspondance...

Pour les éditeurs, "soit les établissements n’ont pas reçu de crédits suffisants, soit les instructions n’ont pas été suffisamment claires pour privilégier les achats de manuels".

"DES CRÉDITS EN BAISSE"

Au Syndicat national des personnels de direction de l’éducation national (SNPDEN) - qui regroupe la majorité des chefs d’établissement -, on reconnaît que "les subventions allouées aux collèges ne permettent pas de suivre le renouvellement des programmes en temps réel", tout en considérant que "les éditeurs scolaires ont forcé le trait". "Nous bénéficions d’une somme à peu près équivalente tous les ans, changement de programme ou pas. A nous de nous débrouiller en définissant des priorités", estime le proviseur d’un collège à Sevran en Seine-Saint-Denis.

"Depuis la rentrée 2006, les crédits pour les manuels scolaires ont eu tendance à baisser, estime Michel Richard, secrétaire national du SNPDEN et principal de collège à Versailles. Mais, par ailleurs, et cela n’est pas nouveau, les équipes pédagogiques peuvent décider de différer d’un ou deux ans l’achat de manuels afin de permettre aux collègues d’autres disciplines de changer leurs livres usés."

Enfin, certains enseignants de langues vivantes, confrontés à de nouveaux programmes qui bouleversent leurs méthodes de travail, seraient peu pressés de renouveler leurs manuels.

Martine Laronche

mis en ligne le mercredi 28 mars 2007
par ML



  
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