Faire le bon choix pour l’entrée en seconde

Pour les élèves de troisième, le mois de mars est le moment d’un choix décisif pour leur avenir professionnel. Les familles sont invitées à faire connaître leurs voeux pour la poursuite de la scolarité de leurs enfants : seconde générale et technologique, baccalauréat professionnel, BEP, CAP ou redoublement. Ces choix seront examinés au conseil de classe du second trimestre, mais ne deviendront définitifs qu’à l’issue de celui du troisième trimestre.

Pour s’orienter, les jeunes doivent d’abord compter sur eux-mêmes et leur famille. Selon une enquête du ministère de l’éducation nationale sur l’orientation en fin de troisième et de seconde (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), sept ans après leur entrée en sixième, moins de la moitié des jeunes estimaient avoir été bien informés par les professeurs et les conseillers d’orientation (revue Education et formations, septembre 2005).

"Pour bien conseiller les élèves de troisième, il faudrait pouvoir rencontrer ceux qui le souhaitent au moins une fois par trimestre", estime Catherine Remermier, conseillère d’orientation-psychologue et secrétaire nationale au SNES. Or on compte seulement 4 500 conseillers, soit un pour 1 400 élèves de collèges et de lycées.

Les indécis ont intérêt à demander dès maintenant un rendez-vous. Ils peuvent également faire appel à un organisme payant comme le Centre d’orientation de la chambre de commerce et d’industrie de Paris, qui propose des "passeports pour l’orientation" (310 euros, mais le premier entretien est gratuit).

Les professeurs principaux peuvent être également de bons conseils. Avec un bémol : "Ils ont du mal à sortir de l’évaluation scolaire, ne sont pas formés en psychologie et connaissent assez peu les parcours offerts par le système éducatif", considère Mme Remermier.

A l’occasion des conseils de classe, les enseignants regardent avant tout si les aspirations des familles sont compatibles avec les résultats des élèves, rarement si une meilleure orientation est possible. "L’inconvénient de la procédure actuelle, c’est qu’elle pénalise les enfants de milieux modestes qui, à résultat égal avec les autres, bénéficient plus souvent d’une orientation professionnelle", explique Jean-Paul Caille, de la direction de l’évaluation.

Rares sont les professeurs qui, comme au collège André-Malraux d’Amboise (Indre-et-Loire), tentent de persuader les parents d’être plus ambitieux pour leurs enfants. "Nous avons institué une réunion en fin de premier trimestre avec les familles pour les aider dans leur choix, explique Isabelle Chaminadour, professeur principal en 3e, syndiquée au SE-UNSA. Notre démarche, c’est de pousser les élèves qui en ont les capacités, de redonner de l’ambition aux familles en les informant sur les aides."

Si l’élève opte pour une seconde générale et technologique, il doit anticiper dès maintenant le baccalauréat qu’il souhaite faire pour choisir les deux enseignements de détermination (sur dix-sept) obligatoire. Le site Internet de l’Onisep en dresse la liste avec des conseils en fonction de la filière choisie. En principe, mieux vaut garder sa deuxième langue vivante, ce qui facilite les réorientations.

Dans son guide 2007 des lycées de Paris et d’Ile-de-France, Studyrama dresse la liste des duos d’enseignement de détermination conseillés en seconde en fonction du bac visé (414 p., 19,90 euros). A ce stade, il importe de se renseigner sur le lycée où l’on veut inscrire son enfant : les établissements n’offrent pas toutes les options.

Si toutes les séries générales (S, L, ES) sont bien adaptées à la poursuite d’études supérieures, ce n’est pas le cas de toutes les séries technologiques. Après avoir transformé l’ancienne série STT (sciences et technologies tertiaires) devenue STG (sciences et technologie de gestion), en relevant le niveau d’exigence et en diversifiant les matières, le ministère de l’éducation nationale s’attaque à la rentrée prochaine aux séries SMS (sciences médico-sociales) avec la rénovation des premières et ouvre un nouveau BTS dans le secteur sanitaire et social.

Pour ceux qui ne seraient pas satisfaits de leur orientation en fin de troisième ou de seconde, il est toujours possible de faire appel. Mais attention, le délai est de trois jours. Ainsi, dans le public, en juin 2006, 5 % des élèves de troisième ont été orientés vers la voie professionnelle contre leur gré et un peu plus de 2 % ont eu une décision de redoublement qu’ils ne souhaitaient pas. Au total, 1,35 % des élèves de troisième du secteur public ont fait appel de ces décisions et près de la moitié d’entre eux (46 %) ont obtenu satisfaction.


L’entretien d’orientation désormais obligatoire

Dès cette année, le ministère de l’éducation nationale a rendu obligatoire pour les élèves de troisième un entretien individuel d’orientation auquel les familles pourront participer. Mené par le professeur principal, il doit"envisager les poursuites d’études" de l’élève "en examinant tout le champ des possibles".

Les conseillers d’orientation-psychologues (COP), qui peuvent être associés à ces entretiens, y voient une atteinte à leur profession qui a fait l’objet de vives critiques. Un rapport parlementaire remis en septembre 2005 aupremier ministre jugeait notamment leur formation trop axée sur la psychologie et pas assez sur l’insertion professionnelle.

"Exiger des enseignants qu’ils s’approprient une démarche d’orientation après quelques heures de sensibilisation revient à leur demander de se substituer aux conseillers d’orientation-psychologues alors qu’ils n’en ont ni les compétences ni le rôle", estime le SNES, leur principal syndicat, dans un communiqué publié en janvier.


VOIR EN LIGNE : Le Monde du 20 mars 2007

mis en ligne le vendredi 23 mars 2007
par ML



  
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